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dre­nen, verbe, pro­gres­sif dre­nan­go, pas­sé dre­na­nyi, infi­ni­tif dre­nan­da

  1. enclore (ani­maux)
  2. ren­trer, ran­ger pour l’hiver
  3. pro­té­ger, mettre en sécurité

Exemples

  1. Seles, hâk sho tidre­nen sahta.
    seles
    ber­ger
    hâ‑k
    trou­peau-DAT
    sho
    pour_que
    ti-dre­nen
    2-enclore.IRR
    sah­ta
    nuit
    Ber­ger, il faut que tu rentres tes mou­tons pour cette nuit.
  2. Dre­nan­go­hen da têk ûk shi­tyek da hâg dugi­gin ye.
    dre­nan­go-h-en
    ran­ger.PROG-1.SG-être.PRS
    sa
    le.M
    tê‑k
    idole-DAT
    ûk
    grand_père
    shi­tyek
    car
    da
    le.N
    hâg
    vent
    dugigi‑n
    embê­ter.PASS-N
    ye
    3.H.DAT
    Je range l’i­dole de l’an­cêtre pour l’hi­ver car le vent l’embêtait de son vivant.
  3. Taut dre­nan­da sa nûsta.
    taut
    mai­son
    dre­nan­da
    pro­té­ger.INF
    sa
    le.M
    nûs-ta
    famille.GEN
    La mai­son sau­ve­garde la vie familiale.

Étymologie

De l’an­cêtre *dran, loca­tif signi­fiant « devant » et un suf­fixe *-an déri­vant des verbes de mou­ve­ment, lit­té­ra­le­ment « aller au-devant de ».
De là on est pas­sé par le sens de « bar­rer la route, bar­rer la voie » vers celui d’« empê­cher la libre cir­cu­la­tion des animaux ».
Pour les mou­tons plus par­ti­cu­liè­re­ment, cela se fait sur­tout en hiver, d’où le second sens géné­ra­li­sé à d’autres référents.
Le sens de « pro­té­ger » qui en découle se dis­tingue du sens de « pro­té­ger » que l’on trouve comme tra­duc­tion du verbe kak : ce der­nier sup­pose une pro­tec­tion active, une obser­va­tion conti­nue, tan­dis que dre­nen indique seule­ment que l’on a pla­cé quelque chose ou quel­qu’un dans un endroit sûr.

Dérivés

  • dre­ni­na, nom M, gén. dre­ni­ne­la : porte de clo­tûre, bar­rière ; porte de ber­ge­rie (< dre­nen + -ina suf­fixe de noms d’ou­tils, sup­pres­sion irré­gu­lière d’une syl­labe pour cause de -n- trop nombreux)
  • dre­nan­dog, nom M, gén. dre­nan­do­gi­la : pro­tec­tion, sécu­ri­té (< dre­nen + -og suf­fixe nominalisateur)
  • udre­nang, nom M, gén. udre­nan­go­la : obs­tacle (< *u- pré­fixe agen­tif + *dra­nan + *-kwan par­ti­cipe actif)

ne-tyesh, nom M, géni­tif neh­ta-tyesh

  1. pomme de pin
  2. cor (au pied)

Exemples

  1. Wha gone atyi­sh­ko­no ne-tyesh.
    wha
    les
    gone
    coni­fère
    atyishkon‑o
    culti­ver.PROG-P-être.PRS
    ne-tyesh
    pomme_de_­pin-fruit
    Les pommes de pin poussent sur les conifères.
  2. Tih la den­di­tyês­ta neh­teh-tyesh seras.
    tih
    pieds
    la
    le.H
    den­ti­tyês-ta
    voya­geur.GEN
    neh-teh-tyesh
    pomme_de_­pin-INST-fruit
    ser-as
    épais-OBL
    Le voya­geur a d’é­pais cors au pieds.

Étymologie

Emprunt à la langue phel­dam <nephe> « pomme de pin » qui, après chan­ge­ments pho­né­tiques, est deve­nu le trop court ne, et s’est vu adjoindre le mot tyesh « fruit » en appo­si­tion (qui ne se décline pas).
Mais lors des déri­va­tions lexi­cales, on retrouve la racine simple.

Le deuxième sens fait réfé­rence à l’as­pect rugueux ; si on dérive un nou­veau mot avec ce sens en tête, ce sera tou­jours sur un thème netyesh, jamais sur ne seul.

Autre par­ti­cu­la­ri­té mor­pho­lo­gique com­mune aux deux sens : le mot ne change pas pour le pluriel.

Dérivés

  • gone, nom N, gén. goneh­ta : coni­fère (< go- « muni de » + ne)
  • ude­tye­sho, adj : séden­taire, casa­nier (< ul- « sans » + ne-tyesh [2])

nyô, loca­tif

  1. mala­die
  2. fai­blesse

Exemples

  1. Ela akoyul shi­tyek nyô.
    ela
    3.H
    ako-y-ul
    man­ger-H-ne.pas.être.PRS
    shi­tyek
    car
    nyô
    mala­die
    Elle ne mange pas parce qu’elle est malade.
  2. Naga kôza dis­hen nyô sa kautogila.
    naga
    ce_là.N
    kôza
    chien
    dish-en
    vieux-N
    nyô
    fai­blesse
    sa
    le.M
    kau­tog-ila
    pro­tec­tion-GEN
    Ce vieux chien n’est pas très bon pour gar­der (les troupeaux).

Étymologie

De l’an­cêtre *nika « blanc », plus le suf­fixe *-awkun (moderne ) for­mant des loca­tifs à par­tir d’ad­jec­tifs, lit­té­ra­le­ment « dans une période/un état blanc(he) ».
La mala­die étant carac­té­ri­sée le plus sou­vent par un teint pâle, c’est deve­nu le sens exclu­sif de ce terme.

Le sens de « fai­blesse » est sou­vent employé avec un com­plé­ment indi­quant le domaine de cette faiblesse.

Dérivés

  • nyô­nam, nom H, gén. nyô­na­mi­la : per­sonne malade (< nyô + -am suf­fixe « humain debout »)

môg, nom P, géni­tif môgu­la

  1. vers (plu­riel)
  2. troubles intes­ti­naux

Exemples

  1. Sa azda dis­heh, wha môg ata she.
    sa
    le.M
    azda
    sculp­ture
    dish-esh
    vieux-M
    wha
    les
    môg
    vers
    ata
    man­ger.INF
    she
    3.M.DAT
    La sculp­ture en bois est vieille, les vers sont en train de la manger.
  2. Heta son­do nela, naga dinû e môg.
    heta
    voir.INF
    son­do
    crotte
    nela
    3.N.GEN
    naga
    ce_là.N
    din‑û
    bre­bis-DAT
    e
    un
    môg
    vers
    Au vu de ses crottes, cette bre­bis a des pro­blèmes de vers.

Étymologie

De l’an­cêtre *man­qu. Les vers sont conçus comme une masse grouillante indis­tincte, d’où le genre plu­riel du nom.

Dérivés

  • môgî, nom N, gén. môgî­la : lom­bric, ver de terre (< môg + diminutif)
  • môgom, nom P, gén. môgo­mi­la : migraine (< môg + -om dimi­nu­tif péjoratif)
  • môgu­nus­ta­si, nom N, gén. môgu­nus­ta­sih­ta : che­nille (< môg + nus­ta­si « arc-en-ciel »)
  • môgur, nom P, gén. môgu­ta : trous de vers [dans le bois] (< *man­qu + *-VVr résultat) 
    • môgu­ra­tyo, adj : ver­mou­lu, abî­mé, vieilli (< môgur + -atyo « plein de »)

yaht, verbe, pro­gres­sif yah­ko, pas­sé yah­tyi, infi­ni­tif yah­tra

  1. poser, pla­cer
  2. rendre, faire deve­nir, trans­for­mer (par l’éducation)

yah­tû, verbe inten­sif, pro­gres­sif yah­tûn­go, pas­sé yah­tû­nyi, infi­ni­tif yah­tûn­da

  1. arran­ger, disposer

Exemples

Verbe simple

  1. Yah­ko­nai sa nûsh luruk sa trûsta.
    yah­ko-nai
    poser.PROG-H
    sa
    le.M
    nûsh
    mar­mite.DAT
    luruk
    souffle
    sa
    le.M
    trûs-ta
    feu-GEN
    Elle pose la mar­mite sur les flammes.
  2. La mît yah­koyen­na e yâteh ê.
    la
    le.H
    mît
    oncle
    yah­ko-y-enn‑a
    rendre.PROG-3.H-être.PASS-SG
    e
    un
    yâ-teh
    for­ge­ron-INST
    ê
    1.SG.DAT
    Mon oncle a ten­té de faire de moi un forgeron.

Verbe intensif

  1. Yah­tû­nyi­mong nany domi­leh wha têhash leutag.
    yaht-ûny-imong
    poser-INT.PASS-1.PL
    nany
    deux
    dom-ileh
    ligne-INST
    wha
    les
    tê-hash
    idole-PL.DAT
    leu­tag
    champ
    Nous avons dis­po­sé les idoles en deux lignes sur un champ.

Étymologie

De l’an­cêtre *jaxt « tou­cher ».
On touche quelque chose pour le prendre et éven­tuel­le­ment le poser quelque part.
Poser quelque chose, c’est chan­ger sa situa­tion spa­tiale, de là on passe au sens de « faire chan­ger d’é­tat », res­treint ici à « faire chan­ger d’é­tat par l’é­du­ca­tion » ; en effet l’ap­pren­tis­sage est conçu un peu comme la construc­tion d’une mai­son (poser des pierres).

Le verbe inten­sif signale que le patient du verbe, la chose posée, est plurielle

Dérivés

Verbe simple

  • yah­trog, nom M, gén. yah­tro­gi­la : édu­ca­tion, appren­tis­sage (< yaht + -og suf­fixe nominalisateur)
  • yah­três, nom H, gén. yah­três­ta : édu­ca­teur, maître (< yaht + -ês suf­fixe agentif)

Verbe intensif

  • yah­tûn­dog, nom, gén. yah­tûn­do­gi­la : dis­po­si­tion, arran­ge­ment (< yah­tû + -og suf­fixe nominalisateur)