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goa-t’wea-ngyed /gɔtʼwɛˈŋjed/, nom

  • bottes pro­té­geant à mi-cuisse, cuissardes

Voic un com­po­sé nomi­nal fai­sant usage d’une pré­po­si­tion pour lier ses deux membres. En tant que com­po­sé insé­pa­rable, seul la der­nière syl­labe porte l’ac­cent tonique et les pré­cé­dentes ont ten­dance à se sim­pli­fier. Nous avons là :

  • goab « char­nière ; arti­cu­la­tion (coude ou genou) », qui perd sa der­nière consonne. Sa forme antique est *gasom, un emprunt au dra­co­nique psawm « axe de rota­tion com­plète en deux dimensions »
  • t’wea « à l’in­té­rieur de », une gram­ma­ti­ca­li­sa­tion d’un nom signi­fiant « caverne », forme antique *tabe
  • ngyed « fos­sé, drai­nage », forme antique *nakin « fosse à purin »

Cuissardes pêche.JPG
Par Safe­dom — Tra­vail per­son­nel, CC BY-SA 3.0, Lien


kad /kad/, nom

  1. levier
  2. chausse-pied
  3. solu­tion (à un problème)

Nomi­na­li­sa­tion à valeur ins­tru­men­tale du verbe « sou­le­ver avec un ins­tru­ment », antique *kasan « décoin­cer », lit­té­ra­le­ment « faire sortir ».

Même avec plus de 17000 syl­labes pos­sibles en dri mreatt, je devais tôt ou tard tom­ber sur des homo­phones. C’est enfin le cas au 517e mot, qui répond à kad « œil ». Leurs formes ances­trales sont dis­tinctes, le pré­cé­dent ayant *kan.

gô-kmâ /goːˈkmaː/, nom

  • espadrille(s), chaussure(s) en corde

Aujourd’­hui, le com­po­sé est écrit en un seul mot, pour signi­fier que ses élé­ments sont insé­pa­rables et que le second est accen­tué. Il est for­mé de :

  • « deux », antique *gor
  • kmâ « corde, tresse », nomi­na­li­sa­tion du verbe « tres­ser une matière gros­sière », antique *kamar

Il s’a­git d’un com­po­sé numé­ral, qui désigne le plus sou­vent une paire de chaus­sures qu’une seule d’entre elles, bien que le contexte per­mette aus­si d’in­ter­pré­ter comme un seul membre de la paire.

mupp pnayg /mŭp pnaɪ̯g/, nom

  1. coquille méta­lique cou­vrant les orteils
  2. chaussure/botte ren­for­cée avec du métal pour la mani­pu­la­tion d’ob­jets lourds

Ce com­po­sé, comme celui d’hier, est écrit en deux mots, pour mon­trer qu’il est pos­sible d’o­mettre le second si le contexte est clair. Les élé­ments sont :

  • mupp « sabot d’un ani­mal ou d’un Gobe­lin », antique *mup
  • pnayg « Nain, per­sonne », antique *pinaŋ

Encore une fois, pas de pré­po­si­tion pour intro­duire le com­plé­ment nomi­nal, puisque la tête du syn­tagme est une par­tie du corps.

kngeb t’wêo /kŋeb tʼwɤː/, nom

  1. gra­dua­tion au sol
  2. talon de la chaussure

Syn­tagme nomi­nal com­po­sé de :

  • kngeb « marque, poin­çon », nomi­na­li­sa­tion du verbe « mar­quer », antique *kaŋim « faire compter »
  • t’wêo « pas ; degré », antique *tibor, un emprunt au dra­co­nique ʇpamr « arrêts pré­dé­fi­nis le long d’un mouvement »

Bien que nor­ma­le­ment les noms s’as­semblent au moyen de pré­po­si­tions, ce n’est pas le cas ici. Ce qu’on pour­rait expli­quer par le fait qu’il s’a­git d’une rela­tion de « paren­té » méta­pho­rique, le mar­quage étant ce qui donne nais­sance au pas, en tout cas ce qui per­met de le constater.Les com­plé­ments dési­gnant une rela­tion très proche s’ap­posent sim­ple­ment dans cette langue.


Cette année, pour le lexembre, je vais pré­sen­ter des mots en dri mreatt, langue de civi­li­sa­tion par­lée dans les mon­tagnes d’Ambre, c’est-à-dire dans le même uni­vers que le dra­co­nique (Mis­per de @bastienbassani).
Afin de chan­ger un peu de mode opé­ra­toire, je vais me tenir à un thème unique tout le long du mois, choi­si au hasard : la chaussure.