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eṛod /ʔeˈɽod/, nom ani­mé, pl. eṛo­duor

  1. hyène tache­tée
  2. per­sonne gloutonne

Exemples

  1. Misúo­liʔ eṛod. « Nous vîmes une hyène. » 
    misuol-◌́i‑ʔ
    voir-PASS.SUBJ-1.PL.EXCL
    eṛod
    hyène
  2. Luoʔ yan, yien eṛo­duor ! * « Nous alors, qu’est-ce qu’on est gloutons ! » 
    luoʔ
    voi­là
    yan
    nous.INCL.ABS
    yien
    nous.INCL.NOM
    eṛod-uor
    hyène-PL.ABS

Le second exemple montre deux struc­tures syn­taxiques de la langue : la struc­ture pré­sen­ta­tive « voici/voilà X », avec X tou­jours à l’ab­so­lu­tif cas non-mar­qué ; et la phrase nomi­nale, sans verbe pour relier le sujet à son attri­but, qui pré­sentent des cas distincts.
Dans une ou plu­sieurs branches filles, ce type de phrase ser­vi­ra à for­mer une conju­gai­son préfixale.

Demain com­mence le Lexembre, un mois de créa­tion lexi­cale quo­ti­dienne dans une idéo­langue de mon choix.

Qu’est-ce que le lamáya, qui détient cet hon­neur aujourd’hui ?
Je l’i­ma­gine par­lée dans un envi­ron­ne­ment de savane, par des groupes de chas­seurs-cueilleurs, juste avant la révo­lu­tion néolithique.
Elle a pour but de ser­vir de pro­to-langue pour une famille par­lée dans un de mes uni­vers, laquelle a pour objec­tif de rap­pe­ler les langues afro-asia­tiques esthé­ti­que­ment et conceptuellement.
Pour l’ins­tant, j’i­ma­gine trois branches :

  1. La pre­mière, qui n’a pas for­cé­ment lais­sé de des­cen­dants à l’é­poque moderne, se sera diver­si­fiée assez tôt, four­nis­sant un sub­strat pour les autres branches
  2. La seconde aura pour prin­ci­pal repré­sen­tant un équi­valent de l’é­gyp­tien ancien mêlé d’ak­ka­dien, une langue clas­sique qui reste un mar­queur de culture pour les modernes
  3. La troi­sième, la plus impor­tante joue­ra le même rôle que les langues sémi­tiques modernes, en par­ti­cu­lier l’une d’entre elles qui son­ne­ra hébreu/arabe

Prononciation

Il y a cinq voyelles a e i o u, et deux diph­tongues ie uo.

Les vingt consonnes sont :

labiales api­cales rétro­flexe pala­tales vélaires labio-vélaire glot­tales
occlu­sives p b t d k g ʔ
affri­quée č
fri­ca­tives s z x ɣ h
rho­tiques r
laté­rale l
nasales m n
semi-consonnes y w

L’ac­cent tonique se place régu­liè­re­ment sur la der­nière syl­labe, mais peut recu­ler sur l’a­vant-der­nière ou l’an­té­pénul­tième des verbes dans cer­taines formes conju­guées ; éga­le­ment dans les noms pour­vus de suf­fixes pos­ses­sifs (comme le nom de la langue lamáya, lit­té­ra­le­ment « notre langue »).

Grammaire

L’ordre des mots dans la phrase est verbe-objet-sujet.

Noms

Les noms sont clas­sés en deux genres, ani­mé et inanimé.
Le pre­mier regroupe ani­maux et humains, ain­si que cer­taines forces natu­relles, le second tout le reste.

Ils sont flé­chis pour le nombre (sin­gu­lier, duel, plu­riel) et le cas (nomi­na­tif, absolutif).
Un mot sur les cas : c’est l’ab­so­lu­tif qui est la forme de base, le nomi­na­tif mar­qué ne ser­vant que comme sujet du verbe.

Ils peuvent éga­le­ment rece­voir des suf­fixes indi­quant la per­sonne du pos­ses­seur (1ʳᵉ exclu­sive, 1ʳᵉ inclu­sive, 2ᵉ).

Verbes

Les verbes se conjuguent pour le temps (pré­sent ou pas­sé) ; la per­sonne (1ʳᵉ exclu­sive, 1ʳᵉ inclu­sive, 2ᵉ, 3ᵉ), le nombre (sin­gu­lier, plu­riel) et le genre (ani­mé, inani­mé) du sujet ; pour la pré­sence ou nom d’un objet ani­mé ; pour la per­sonne (1 exclu­sive, 1 inclu­sive, 2) de l’ob­jet ; pour la voix moyenne (signa­lant que le sujet béné­fi­cie de l’ac­tion) ou béné­fac­tive (signa­lant que c’est une tierce per­sonne qui béné­fi­cie de l’ac­tion) ; et enfin, pour la négation.
Je ne pré­sen­te­rai pas le tableau com­plet des flexions, si ça ne vous dérange pas.
Voyons sim­ple­ment quelques exemples avec le verbe ɣaz- « laver » :

  1. Ɣazuoʔ da nikot. « Je lave le pot. » 
    ɣaz-uoʔ
    laver-1.SG.SUBJ
    da
    ART
    nikot
    pot
  2. Ɣazoʔ da pieg. « Je lave le lion. » 
    ɣaz-oʔ
    laver-1.SG.OBJ
    da
    ART
    pieg
    lion
  3. Ɣán­zuʔ. « Je me lavais. » 
    ɣaz-m-◌́ u‑ʔ
    laver-MED-PST.SUBJ-1.SG
  4. Ɣazidó­mo da nikot. « Je lave votre pot. » 
    ɣaz-id-oʔ-ma
    laver-IND-1.SG.OBJ-2.PAT
    da
    ART
    nikot
    pot

treu, nom N, géni­tif treu­la

  1. langue (d’un animal)

Exemples

  1. Îk eula woko­nai da treuk.
    îk
    grand_mère
    eula
    1.SG.GEN
    woko-nai
    cuire.PROG-H
    da
    le.N
    treu‑k
    langue-DAT
    Ma grand-mère cuit la langue du mouton.

Étymologie

De l’an­cêtre *trik­wa « bouche (d’un ani­mal) », par métonymie.
Ce mot n’est pas employé pour par­ler de la langue d’un être humain ou d’un ours.

dat, verbe, pro­gres­sif dako, pas­sé dadyi, infi­ni­tif datra

  1. comp­ter
  2. énu­mé­rer
  3. chan­ter une lita­nie, psalmodier

Exemples

  1. Ela shû­sha yeda­ta e dyande, kondehet.
    ela
    3.SG.H.NOM
    shû­sha
    pendant_que
    ye-dat‑a
    3.H-comp­ter.IRR-SG
    e
    un
    dyand‑e
    toi­son-PL
    kon­deh-et
    som­meil-DIR
    Aus­si long­temps qu’il compte les mou­tons, il tombe de sommeil.
  2. Dakoyen­na wha komong wha takûn­da takûn­da dak nenezgî.
    dako-y-enn‑a
    énu­mé­rer-3.H-être.PASS-SG
    wha
    les
    kom-ong
    nom-PL.ACC
    wha
    les
    tak-ûnda
    chèvre-PL.GEN
    tak-ûnda
    chèvre-PL.GEN
    dak
    que.DAT
    nenezg‑î
    tro­quer.PASS-H
    Il com­men­ça à énu­mé­rer les noms de toutes les chèvres qu’il avait troquées.
  3. La sadyi­keu dako­nai hûratyô.
    la
    le.H
    sadyi­keu
    sor­cière
    dako-nai
    lita­ni­ser.PROG-H
    hûra­tyô
    bruyam­ment
    Le sor­cier chante une lita­nie grondante.

Étymologie

De l’an­cêtre *daat « palper ».
Pour comp­ter les mou­tons, les ber­gers leurs touchent la tête tout en chan­tant une comp­tine ser­vant à enre­gis­trer les groupes de vingt « toi­sons » (dyad, appe­la­tion des mou­tons lors­qu’on les compte).

Dérivés

  • datret, nom M, gén. datre­to­la : comp­tine, rime de comp­tage (< nomi­na­li­sa­tion de datre­to par­ti­cipe futur)
  • datrog, nom M, gén. datro­gi­la : compte, comp­tage (< datra infi­ni­tif + -og suf­fixe nominalisateur)

toh, nom M, géni­tif tohi­la

  1. houe
  2. her­mi­nette

Exemples

  1. Ê sho hen sa tohi­leh leutag.
    ê
    1.SG.DAT
    sho
    pour_que
    h‑en
    1.SG-être.PRS
    sa
    le.M
    toh-ileh
    houe-INST
    leu­tag
    champ
    J’ai besoin de la houe pour aller aux champs.
  2. Asko­nai tohi­leh e tê kodresh.
    asko-nai
    tailler_bois.PROG-H
    toh-ileh
    her­mi­nette-INST
    e
    un

    idole
    kodr-esh
    gros­sier-M
    Elle sculpte une idole gros­sière à l’herminette.

Étymologie

De l’an­cêtre *tuqi de même sens.

Dérivés

  • tohâg, nom M, gén. tohâ­gu­la : hache (< *tuqi + *-anxu suf­fixe augmentatif)
  • , verbe, prog. , pas. , inf. : (< )