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takōme /taˈkoːmɛ/ n : « gros X »

À côté de la varié­té de dimi­nu­tifs que nous avons vu ces der­niers jours, le han­nes­tiks ne pré­sente qu’un seul vrai augmentatif.

Il per­met aus­si d’ex­pri­mer le res­pect que l’on observe à l’é­gard de quel­qu’un pour des rai­sons d’âge ou d’expérience.

  • Nāgassá­liōme, pāsā́ tōkēp­tage “ga !
    nāgassá­li-ōme pās‑ā́ tōkēpt-a-ge iga
    VOC\reine.abeille-AUG IMP\voir-A.PL tor­tu­rer-MS-E.PAT 1SG
    Ô grande reine, vois com­ment ils me torturent !
Écou­tez !

Mots dérivés

  • dēu­sauōme /ˈdeːu̯sau̯oːmɛ/ n.I (dēu­sau « bon­net »)
    bon­net cérémoniel
  • padiōme /ˈpadioːmɛ/ n.I (padi « feu »)
    bûcher

tak­vis /ˈtakʋis/ n.I : « ensemble de X »

Ce suf­fixe forme des noms col­lec­tifs de genre I : plu­sieurs élé­ments for­mant un tout. Par exten­sion, on le retrouve aus­si dans des noms de récipients.

Il peut s’as­so­cier avec des pré­po­si­tions pré­fixées, pre­nant ain­si la place de l’élé­ment à sens vide -au du sché­ma PREP-au.

Mots dérivés

  • appi­vis /ˈapːiʋis/ n.I (appi « miel »)
    pot de miel
  • assa­vis /ˈasːaʋis/ n.I (*assa ancien mot pour « abeille »)
    essaim
  • dam­pis­vis /ˈdampisʋis/ n.I (dam­pis « poil »)
    pelage
  • dēsā­mai­vis /ˈdɛːsaːmai̯ʋis/ n.I ( « avec », sāmai « esprit mort »)
    lieu han­té
  • lonos­vis /loˈnosʋis/ n.I (lon « der­rière », ōs « tête »)
    coups mor­tels por­tés à la masse ; sur­prise désa­gréable, retour­ne­ment de situation

takōp- /taˈkoːp/ v : « surX, trop X »

Ce suf­fixe ver­bal tra­duit un pro­ces­sus exa­gé­ré, excessif.

On le ren­contre très sou­vent en conjonc­tion avec le mor­phème de conju­gai­son d’« action plu­rielle » (rédu­pli­ca­tion de la pre­mière consonne de la racine).

  • Ekkēptōp­se­kan tsōṅ­kai miknē­tiges.
    eC-kēptōp-sek-an tsōṅ­kai miknē­tiges
    E.PL-massacrer-PRF-DIR ours gar­çon
    L’ours a réduit le gar­çon en charpie.

Mots dérivés

  • kēptōp- /ˈkɛːptoːp/ v.tr (kēpt- « tuer »)
    mas­sa­crer, réduire en bouillie
  • smōsōp- /ˈsmoːsoːp/ v.int (smōs- « mûrir »)
    être prêt de pour­rir ; deve­nir alcoolisé
    • smōsō­paks // n.A (-ks)
      fruit trop mûr
  • tōnes­tiōp- /ˈtoːnɛstioːp/ v.tr (tōnes­ti- « impor­tu­ner ; flir­ter »)
    har­ce­ler
    • tōnes­tiō­pous /ˈtoːnɛstioːpuːs/ n.I (-ous)
      har­cè­le­ment
    • tōnes­tiō­pai /ˈtoːnɛstioːpai̯/ n.E (-ai)
      har­ce­leur
    • tōnes­tiō­li /ˈtoːnɛstioːli/ n.E (-li)
      obses­sion, idée fixe

tałi /ˈtaʟi/ n : 1. « petit X » ; 2. « Xeur »

Et voi­ci un sché­ma de dimi­nu­tif sup­plé­men­taire après -tiges (qui désigne aus­si des noms des ani­maux imma­tures) et -ein (qui est aus­si employé pour les petites quan­ti­tés). Com­pa­ré aux deux autres, ses conno­ta­tions sont assez neutres.

Mais ce n’est pas son seul sens. -li est éga­le­ment le suf­fixe des noms d’agent sur les racines ver­bales à voyelles longues, qui ne peuvent pas prendre -ai.

Pour­quoi pré­sen­ter ensemble ce qui semble n’être que deux suf­fixes homo­phones ? C’est que jus­te­ment cette iden­ti­té de son com­mence à brouiller la fron­tière entre les deux sens : les noms d’a­gents en -li acquièrent un sens dimi­nu­tif (et on trouve donc le suf­fixe sur des verbes ayant déjà un déri­vé en -ai, pas seule­ment ceux avec une voyelle longue).

Le suf­fixe « avale » les éven­tuelles consonnes finales du mot où il se place, sauf -k ‑g ‑ks avec les­quelles il fusionne en -łi, et les groupes se ter­mi­nant par -t, sur les­quels sa forme est -ełi.

Mots dérivés (diminutif)

  • appi­li /ˈapːili/ n.A (appi « miel »)
    nec­tar
  • dīou­li /ˈdiːuːli/ n.I (dīous « maî­trise »)
    faci­li­tés, don
  • hankēp­tałi /ˈhankɛːptaʟi/ n.A (hankēp­taks « mas­sue »)
    une espèce d’oi­gnon de forme oblongue
  • padi­li /ˈpadili/ n.I (padi « feu »)
    flamme
  • zones­tiłi /zoˈnɛstiʟi/ n.E (zones­tiks « ami »)
    ami (proche)

Mots dérivés (agentif)

  • kēp­tełi /ˈkɛːptɛʟi/ n.E (kēpt- « tuer »)
    migraine, mal de crâne (repré­sen­té comme un ani­mal se dépla­çant dans la tête)
  • salō­li /saˈloːli/ n.E (salō- « sécher »)
    fié­vreux, fébrile, malade

nāta­ka /ˈnaːtaka/ n : « X femelle »

Les locu­teurs du han­nes­tiks ont réa­li­sés récem­ment la tran­si­tion d’une éco­no­mie basée sur la cueillette et la chasse à une éco­no­mie basée sur l’a­gri­cul­ture. Ils dis­tinguent donc lexi­ca­le­ment le mâle de la femelle chez les ani­maux les plus impor­tants pour eux : chien/chienne, mouton/brebis, ours/ourse, cerf/biche (notez com­ment en fran­çais cer­tains noms de femelles sont déri­vés régu­liè­re­ment du mâle).

Pour les ani­maux moins impor­tants, un terme géné­rique est employé pour les deux sexes, et quand on veut faire la dis­tinc­tion, on emploie des pré­fixes comme ici nā- « femelle ». Les uti­li­ser sur des racines déjà gen­rées, comme miknē « homme », est pos­sible, avec un sens idio­syn­cra­tique. Mais on ne l’emploie pas sur des noms humains épi­cènes comme zones­tiks « ami » ou kēp­tai « boucher ».

Avant voyelle, le pré­fixe a la forme nāg-

Mots dérivés

  • nāgas­sa­li /ˈnaːgasːali/ n.A (assa­li « abeille »)
    reine des abeilles
  • nāk­valē /ˈnaːkʋalɛː/ n.A (kvalē « étour­neau »)
    étour­neau femelle
  • nāmiknē /ˈnaːmiknɛː/ n.E (miknē « homme »)
    inter­sexe