Je viens de créer une nouvelle page qui explique les bases de la prononciation de mes idéolangues présentées ici.
Je dis « basique » parce qu’on manque beaucoup de nuances, qui seront discutées plus tard dans des articles dédiés.
Je viens de créer une nouvelle page qui explique les bases de la prononciation de mes idéolangues présentées ici.
Je dis « basique » parce qu’on manque beaucoup de nuances, qui seront discutées plus tard dans des articles dédiés.
Le margoro (marga Oro « langue du fleuve Oro ») est parlé le long du fleuve par une nation de plusieurs dizaines de millions de personnes, et connaît de fait une multitude de dialectes. Les formes qui suivent sont valables uniquement pour le dialecte de la nouvelle capitale, Hanyonɔ (akɔ orowa « dialecte de l’administration »), quoique la syntaxe soit sensiblement la même au moins dans le dialecte de l’ancienne capitale Hanŋisa (akɔ Hanŋisa) et le dialecte du Désert (akɔ Hɛni).
Les pronoms encodent deux nombres qui sont le singulier (SG) et le pluriel (PL), et trois personnes : les premières (go/non) qui sont celles du locuteur ou de son groupe ; les deuxièmes (dɛ/sɛ) qui sont celles des/de l’interlocuteur(s), et les troisièmes qui sont celles dont on parle.
La troisième personne est divisée encore au singulier en animé humain mɛ, animé animal (ou construction magique basée sur un être vivant) rɔ, et inanimé ka. Le pluriel n’est distingué que chez humain et animal, qui se partagent le pronom di.
Non pas les verbes, mais les pronoms personnels se conjuguent pour le temps et l’aspect. Il y a quatre suffixes, certains variant en forme après la base :
Sans suffixes sur le pronom, l’action décrite par la phrase est considérée comme en cours de réalisation ou indéfinie.
Deux suffixes traduisent l’attitude du locuteur vis-à-vis du référent :
Ces suffixes peuvent se trouver sur les pronoms de deuxième et troisième personnes (sauf inanimée), après les suffixes de temps. Il est possible d’avoir aussi le diminutif -r sur les pronoms de première personne, mais seulement dans le contexte où l’on se moque de son interlocuteur en singeant une obséquiosité excessive, ou bien lorsque le locuteur a pour première langue un dialecte du désert dans lequel les formes diminutives sont les seules employées.
Singulier | Pluriel | Sg. dim. | |
---|---|---|---|
— | go | non | gor |
Aoriste | goko | nongo | gokor |
Intentionnel | gowo | nonwo | gowor |
Futur | goyi” | nonyi” | goyir |
Parfait | goto | nondo | gotor |
Sg. | Pl. | Sg. form. | Pl. form. | Sg. dim. | Pl. dim. | |
---|---|---|---|---|---|---|
— | dɛ | sɛ | dɛna | sɛna | dɛr | sɛr |
Aoriste | dɛkɛ | sɛkɛ | dɛkɛna | sɛkɛna | dɛkɛr | sɛkɛr |
Intentionnel | dɛwɔ | sɛwɔ | dɛwɔna | sɛwɔna | dɛwɔr | sɛwɔr |
Futur | dɛyi” | sɛyi” | dɛyina | sɛyina | dɛyir | sɛyir |
Parfait | dɛto | sɛto | dɛtona | sɛtona | dɛtor | sɛtor |
Neutre | Formel | Diminutif | |
---|---|---|---|
— | mɛ | mɛna | mɛr |
Aoriste | mɛkɛ | mɛkɛna | mɛkɛr |
Intentionnel | mɛwɔ | mɛwɔna | mɛwɔr |
Futur | mɛyi” | mɛyina | mɛyir |
Parfait | mɛto | mɛtona | mɛtor |
Neutre | Formel | Diminutif | |
---|---|---|---|
— | rɔ | rɔna | rɔr |
Aoriste | rɔkɔ | rɔkɔna | rɔkɔr |
Intentionnel | rɔwɔ | rɔwɔna | rɔwɔr |
Futur | rɔyi” | rɔyina | rɔyir |
Parfait | rɔto | rɔtona | rɔtor |
— | |
---|---|
— | ka |
Aoriste | kaka |
Intentionnel | kawɔ |
Futur | kayi” |
Parfait | kato |
Neutre | Formel | Diminutif | |
---|---|---|---|
— | di | dina | dir |
Aoriste | diki | dikina | dikir |
Intentionnel | diwo | diwona | diwor |
Futur | diyi” | diyina | diyir |
Parfait | dito | ditona | ditor |
Cela paraît évident ; mais il faut bien mentionner quelque part que ces mots remplacent des noms complets (pour les troisièmes personnes) et permettent de se référer au participants du discours (premières et deuxièmes personnes) comme on le ferait de n’importe quel autre nom : sujet ou objet d’un verbe, régime d’une préposition, terme d’adresse (pour les deuxièmes personnes).
Comme les pronoms personnels sont la seule catégorie grammaticale à être fléchie pour le temps, leur présence est obligatoire devant un verbe, même en présence d’un sujet exprimé par un nom :
Le fait qu’ils encodent le nombre pallie l’absence de pluriel distinct chez la plupart des noms :
Enfin, ils servent de copule reliant un nom et un nom ou adjectif qui le qualifie :
Il n’y a que pour les phrases traduisant un ordre que l’on peut éventuellement se passer de pronom.
Leur présence permet aussi de choisir l’interprétation des mots qui ont la même forme comme nom et comme verbe : dans geri siro emi iti, le mot siro pourrait signifier « manger » ou « nourriture », et emi « vivre » ou « entrailles ». L’ambigüité est levée grâce à la place du pronom actualiseur :
Ou encore, de distinguer les noms qui ont un sens différent selon qu’ils se réfèrent à un humain ou à un animal : geri peut aussi signifier « gardien » humain. Geri siro mɛ emi iti « le garde préposé aux victuailles vit parmi les siens. »
La particule yɛ qui introduit les propositions relatives n’indique pas en soi le rôle grammatical du nom qu’elle détermine. Un pronom personnel prend donc la place correspondant au rôle du nom modifié par la relative. Un exemple en position de sujet :
Et un exemple en position de régime de préposition :
Placés après un groupe nominal, les pronoms personnels expriment la personne du possesseur. Comme les noms dans la même position, ils sont soumis à la mutation consonantique, où certaines consonnes initiales changent si le mot précédent se termine par -r, -n ou -” : man ŋo « ma tête », disapa” ko « mon troupeau de moutons », yarar lɔ « sa (animal) chevrette ».
(Les détails de la mutation seront abordés dans un prochain billet. On aura remarqué dans un exemple de la section précédente qu’elle apparaît aussi après préposition.)
ookho /òòkʰo/ [òòˈkʰò], n
Il s’agit littéralement de la situation d’un objet en l’air. Associé (avec la particule li) à un verbe de déplacement comme « marcher » ou « courir », il traduit « voler ». De la même manière, il n’y a pas de verbe spécifique pour « nager », « se déplacer sous terre » ou « flotter (bateau) ».
obí /òbí/ [òˈbʲí], v
De par le sens des mots dérivés, on peut comprendre que ce verbe avait à l’origine plutôt la signification, désormais éteinte, de « touiller, déplacer un liquide épais (comme du lait) ».
nabe /nàbè/ [nàˈbè], adj
Sont qualifiés de « rapides » tous les objets dont le déplacement fait siffler l’air autour, dont un bâton qui prend sa cible par surprise, et par extension un malheur subit.
Pour utiliser un adjectif comme un adverbe, on le fait suivre par la particule li.