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tmayp t’wek /tmaɪ̯p tʼwek/, nom

  • cram­pons, acces­soire sous la chaus­sure pour mar­cher sur la glace

On tra­duit par le même mot fran­çais qu’­hier, mais on ne les confon­dra pas en dri mreatt.

Ce com­po­sé sépa­rable montre une struc­ture que je n’ai encore jamais uti­li­sée dans cette langue, mais qui a toutes les rai­sons d’exis­ter. Le second élé­ment, t’wek (antique *tabig) est un loca­tif nor­ma­le­ment utli­sé seul pour dire « en-des­sous », ou devant un nom pour tra­duire la pré­po­si­tion « sous ». Ici, il est uti­li­sé à la suite du nom tmayp « mâchoire » (antique *timab, emprunt au dra­co­nique ʇmaps « long et seg­men­té en deux par­ties »), comme un des­crip­tif, pour expri­mer « la mâchoire du dessous ».

Gens de l'alpe Musée dauphinois 2020 abc94.jpg
Par Pata­fi­sik — Tra­vail per­son­nel, CC BY-SA 4.0, Lien

drûk-rikk /druːkˈrĭk/, nom

  • cram­pons, semelle à clous appa­rents pour une meilleure adhésion

Revoi­ci le mot du onzième jour drûk « semelle », cette fois-ci avec un modi­fi­ca­teur rikk signi­fiant « che­ville, clou », une nomi­na­li­sa­tion du verbe « insé­rer, enfon­cer » (antique *sirik).

Pour les com­po­sés insé­pa­rables aupa­ra­vant pré­sen­tés, j’a­vais signa­lé la chute de la consonne finale du pre­mier élé­ment. Ce n’est pas le cas ici. Pour­quoi ? Les locu­teu­rices pré­fèrent gar­der intact cer­taines racines, sou­vent pour évi­ter des cas d’ho­mo­pho­nie. Ou par eupho­nie, comme ici pour évi­ter une suite de deux /r/ sépa­rés par une voyelle. Ou pour rai­son sentimentale.

Caligae with nails
L’auteur n’a pas pu être iden­ti­fié auto­ma­ti­que­ment. Il est sup­po­sé qu’il s’a­git de : Mat­thias­Ka­bel (étant don­né la reven­di­ca­tion de droit d’auteur), CC BY-SA 3.0, via Wiki­me­dia Commons

blog /blog/, nom

  • chaus­sure

J’ar­rive enfin, à la mi-lexembre, à la tra­duc­tion de mon thème. Il s’a­git du nom géné­rique des vête­ments et acces­soires qui recouvrent le pied.

Éty­mo­lo­gi­que­ment, il pro­vient de *baduŋ, qui avait le même sens alors. Mais j’aime à pen­ser qu’au­pa­ra­vant encore, pré­his­to­ri­que­ment, ce mot signi­fiait « barque ».

gô-towb /goːˈtoʊ̯b/, nom

  1. cho­pine, plate-for­me/­se­melle com­pen­sée fixée sous la chaussure
  2. patin de ménage

Le mot désigne tout d’a­bord un acces­soire por­té en-des­sous des chaus­sures pour les pro­té­ger d’un sol boueux en les sur­éle­vant. Puis un glis­se­ment séman­tique s’est opé­ré, qui lui per­met de dési­gner un acces­soire des­ti­né à pro­té­ger un sol propre de chaus­sures boueuses, sans for­cé­ment les surélever.

Mor­pho­lo­gi­que­ment, il s’a­git d’un nom de paire for­mé avec « « deux ». Towb signi­fie « taille, hau­teur », antique *tusom (« colonne vertébrale »).

Shoemuseum Lausanne-IMG 7291.JPG
Par Rama & the Shoe Museum in Lau­sanne — Tra­vail per­son­nel, CC BY-SA 2.0 fr, Lien

pnop bê woad /pnop beː wɔd/, nom

  • sangle, lanière de san­dale resserrable

Le nom de tête est ici pnop « cein­ture », du verbe « ceindre, entou­rer » (antique *panub). Il est ici pré­ci­sé par le syn­tagme pré­po­si­tio­nel bê woad « entre le pouce et l’index ».

est une gram­ma­ti­ca­li­sa­tion du nom « val, val­lée ». Sa forme antique est *ber.

Woad signi­fie d’a­bord « fourche », secon­dai­re­ment « pin­cée, prise du pouce et de l’in­dex ». Il dérive d’un ancien mot *sapon « défense de sanglier ».

Blue socks and black sandals.jpg
Par Nic­colò Caran­ti — Tra­vail per­son­nel, CC BY-SA 4.0, Lien