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wiro /wiˈɾo/, nom ani­mé, pl. wire­nuor

  • pou

Le plu­riel est irré­gu­lier : on aurait dû avoir *wiro­wuor.
C’est comme si le nom était ori­gi­nel­le­ment un inani­mé, avec un plu­riel régu­lier *wire­ni, qui se serait retrou­vé en appo­si­tion chez un nom ani­mé déclen­chant un accord en genre, avant de disparaître.
Ce qu’é­tait ce nom ani­mé, et ce qu’au­rait signi­fié l’i­na­ni­mé wiro, pour­rait faire l’ob­jet de spéculations.

Exemples

  • Seʔiyi­doyú­ki-ʔe wire­nuor ? « Peux-tu m’épouiller ? » 
    seʔi-id-o-yu-n-ki=ʔe
    cueillir-IND-PRS.OBJ-NEG-2.SG-1.PAT=NEG
    wiro-nuor
    pou-PL.ABS

lem /lem/, particule

  1. ne pas être
  2. comme, à l’i­mi­ta­tion de

La nature de ce mot est « particule ».
Cela veut dire que je n’ai pas encore une idée nette de ce que c’est.

En tout cas, ce n’est pas un verbe, car il ne se conjugue pas en temps et personne.
De plus, dans son pre­mier sens, il se place entre un sujet au nomi­na­tif et son attri­but à l’absolutif.

Dans son second sens, il se place avec son attri­but à la toute fin de la phrase, et s’ap­plique nor­ma­le­ment au sujet.

Exemples

  1. Kimayor lem demuor. « La ger­boise n’est pas un grand animal. » 
    kimay-or
    ger­boise-PL.NOM
    lem
    ne_pas_être
    diem-uor
    grand_ani­mal-PL.ABS
  2. Somey mar bili lem mar oɣi. « La pluie, telle une rivière, nous noie sous ses eaux. » 
    sob-m-ey
    ava­ler-MED-PRS.SUBJ.1.PL.INCL
    mar
    sous
    bili
    pluie
    lem
    ne-pas_être
    mar
    sous
    oɣo‑i
    eau-PL.ABS

Pour tra­duire lit­té­ra­le­ment le second exemple : « la pluie nous englou­tit, (et) elle n’est pas une rivière ».
Ici la com­pa­rai­son s’ap­plique à l’ob­jet de la pré­po­si­tion mar « sous » ; rap­pe­lons que dans une struc­ture verbe à la voix moyenne -- préposition agentive -- nom inanimé, l’agent véri­table est le nom inani­mé et non pas le sujet enco­dé par le verbe (voir lexembre 4).

tuɣaz /tuˈʁaz/, nom inani­mé, pl. tuɣa­zi

  1. os
  2. aiguille

Exemples

  1. Bekuor tuɣaz eṛo­dor. « Les hyènes mangent les os. » 
    biek-uor
    man­ger-PRS.SUBJ.3.AN.PL
    tuɣaz
    os
    eṛod-or
    hyène-PL.NOM
  2. Luoʔ da bezek, kie­ret tuɣaz mat man, wexe­til mat buʔ. « Tu dis que ça, c’est une grande aiguille, mais ça me paraît être une sagaie. » 
    luoʔ
    voi­ci
    da
    ART
    bezek
    grande_chose
    kiere‑t
    cette_­chose_­là-NOM
    tuɣaz
    aiguille
    mat
    avec
    man
    2.SG.ABS
    wexe­til
    sagaie
    mat
    avec
    buʔ
    1.SG.ABS

Dans la pre­mière phrase, l’ob­jet est géné­rique (ce ne sont pas des os en par­ti­cu­lier), il n’y a donc pas d’ar­ticle da.

Concer­nant le second exemple, une struc­ture de phrase nomi­nale (X est Y) est nuan­cée par la pré­sence de deux per­cep­tions contras­tées ; lit­té­ra­le­ment la phrase signi­fie « voi­ci une grande chose, c’est une aiguille chez toi (dans ta vision), c’est une sagaie chez moi ».

Dérivés

  • čuɣaz, nom inani­mé, pl. čuɣa­zi : arête, car­casse de pois­son (< pala­ta­li­sa­tion « diminutif »)
  • tuɣa­za­ka, nom inani­mé, pl. tuɣa­zi­ka : sque­lette (< -aka « nom collectif »)

seʔi /seˈʔi/, verbe

  1. cueillir (sur une branche, un buisson)
  2. [voix moyenne] man­ger tout en cueillant

Tout comme lexembre 12, ce radi­cal se ter­mine par une voyelle et néces­site donc l’in­ter­ven­tion de consonnes épen­thé­tique avant les dési­nences de temps.
Une dif­fé­rence cepen­dant : à la troi­sième per­sonne ani­mée sin­gu­lier du pas­sé sub­jec­tif (PASS.SUBJ.3.AN.SG pour faire court), plu­tôt que d’a­voir l’at­ten­du *seʔíʔiʔ avec trois coups de glotte à la suite, on aura setíʔiʔ, avec dis­si­mu­la­tion en /t/ de la pre­mière consonne problématique.

Exemples

  1. Kaseʔiʔ kimayat. « La ger­boise donne l’air de vou­loir cueillir quelque chose. » 
    ka-seʔi-aʔ
    AUG-cueillir-PRS.SUBJ.3.AN.SG
    kimay-at
    ger­boise-NOM
  2. Seʔí­miʔ da seʔi mat bor­ti mus­tat. « La vieille s’est vrai­ment goin­frée de citrons. » 
    seʔi-m-◌́iʔ
    cueillir-MED-PASS.SUBJ.3.AN.SG
    da
    ART
    seʔi
    cueillette
    mat
    et
    bort‑i
    citron-PL.ABS
    musta‑t
    vieille-NOM

Dans le pre­mier exemple, on retrouve la valeur pros­pec­tive de l’aug­ment avec un verbe sans objet (voir lexembre 9).

Struc­ture com­plexe dans le second exemple : pour mar­quer l’emphase d’un verbe tran­si­tif, on lui donne comme objet son propre nom ver­bal, sui­vi éven­tuel­le­ment de l’ob­jet ori­gi­nel après une pré­po­si­tion d’accompagnement.

Dérivés

  • seʔi, nom inani­mé, pl. seʔi : cueillette (< -i « nom verbal »)
  • seʔil, nom inani­mé, pl. seʔi­li : fruit de la cueillette (< -il « résultat »)
  • seʔi­nay, nom ani­mé, pl. seʔi­nayuor : cueilleur (< -nay « nom d’agent »)

mat /mat/, préposition

  1. à côté
  2. avec
  3. et (entre deux noms à l’absolutif)

Exemples

  1. Luoʔ da bor­ti­ka, pegor mat siel mar mar. « Regarde, des lions sont près d’une car­casse de che­val sous le citronnier. » 
    luoʔ
    voi­ci
    da
    ART
    bort<i>ka
    branche_citronnier<PL>
    pieg-or
    lion-PL.NOM
    mat
    près
    siel
    carcasse_cheval
    mar
    sous
    mar
    sous
  2. Bat mat wexeṛey. « J’ai une sagaie. » 
    bat
    1.SG.NOM
    mat
    avec
    wexeṛey
    sagaie
  3. Miso­luoʔ eṛod mat pieg kin kin. « Je vois une hyène et un lion au loin. » 
    misuol-uoʔ
    voir-PRS.SUBJ.1.SG
    eṛod
    hyène
    mat
    avec
    pieg
    lion
    kin
    vers
    kin
    vers

Le pre­mier exemple, com­plexe, se tra­duit lit­té­ra­le­ment « Voi­ci le citron­nier, des lions sont à côté d’une car­casse de che­val en-dessous ».
Ici, nous pou­vons tra­duire par un article défi­ni sur « citronnier ».
Le redou­ble­ment d’une pré­po­si­tion per­met de l’employer comme adverbe.

Mat signi­fiant « avec » per­met d’ex­pri­mer la pos­ses­sion pré­di­ca­tive, c’est-à-dire, c’est l’é­qui­valent du verbe « avoir » dans une struc­ture possesseur-NOM mat possédé-ABS.