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gub/gub/, verbe

  1. creu­ser, fouire
  2. [~ kin] fouiller, chercher

Pour le deuxième sens, quand la chose cher­chée est un ani­mé, on peut employer la voix indi­recte plu­tôt que la pré­po­si­tion kin, par­ti­cu­liè­re­ment quand ce qui est cher­ché est bien défini.

Exemples

  1. Gubuoʔ da gubil mat oɣi. « Je creuse près de la rivière. » 
    gub-uoʔ
    creu­ser-PRS.SUBJ.1.SG
    da
    ART
    gubil
    ter­rier
    mat
    près
    oɣo‑i
    eau-PL.ABS
  2. Misuó­luʔ gubu seʔi­nay kin haku­nuor mat tazi­ka. « Je vis la cueilleuse fouiller à la recherche de ter­mites près du feu de camp. » 
    misuol-◌́uʔ
    voir-PASS.SUBJ.1.SG
    gub‑u
    creu­ser-INF
    seʔi­nay
    cueilleuse
    kin
    vers
    haku-nuor
    ter­mite-ABS.PL
    mat
    près
    tazi­ka
    feu

Dans le second exemple, la phrase conte­nant gub est enchâs­sée dans une phrase prin­ci­pale avec misuol « voir ».
Gub est à l’in­fi­ni­tif : nous avions déjà vu cela avec zik « entendre », qui intro­duit un infi­ni­tif en -u quand le sujet de la com­plé­tive est pré­sent, en -i s’il n’y a que l’objet.
Quand sujet et objet sont pré­sents, l’in­fi­ni­tif est en -u et le sujet (décli­né à l’ab­so­lu­tif) se place immé­dia­te­ment après, ce qui contraste avec la syn­taxe des phrases indé­pen­dantes avec le sujet à la toute fin.

Sur le même modèle que wiro, j’ai déri­vé un nom ani­mé à par­tir de l’i­na­ni­mé haku avec le sens spé­cia­li­sé de « termite ».

Dérivés

  • gubay, nom ani­mé, pl. gubayuor : oryc­té­rope (< -nay « nom d’agent »)
  • gubil, nom inani­mé, pl. gubi­li : trou, ter­rier (< -il « nom de résultat »)
  • guṛey, nom inani­mé, pl. guṛe­ni : griffe ; bâton fouis­seur pour cher­cher les tuber­cules (< -ṛey « nom d’outil »)

bast- /bast-/, verbe

  1. cla­quer, frap­per, taper (avec le plat de la main)
  2. frap­per avec un objet plat
  3. cla­quer du bec (cico­ni­formes)

Pour­quoi un tiret à ce mot ?
Pour signa­ler que cette racine ne peut pas appa­raître sans un suf­fixe : deux consonnes ne peuvent pas ter­mi­ner un mot.

Ce groupe -st, une fois qu’on lui ajoute le suf­fixe de voix moyenne -m, peut se sim­pli­fier de deux façons :

  • -ns
  • -nt

Il s’a­git de variantes dia­lec­tales, et les langues filles du lamáya choi­si­ront l’une ou l’autre.

Exemples

  1. Bas­ti­dat yaduk da man­da. « Il claque le flanc du cheval. » 
    bast-id-at
    cla­quer-IND-PRS.OBJ.3.AN.SG
    yaduk
    che­val
    da
    ART
    man­da
    côtes
  2. Kabán­tuʔ. « Je me suis fait frap­pé, j’ai mal à la tête. » 
    ka-bast-m-◌́uʔ
    AUG-cla­quer-MED-PASS.SUBJ.1.SG
  3. Bás­tur bas­tayor kin kin. « Les cigognes cla­quaient du bec au loin. » 
    bast-◌́ur
    cla­quer-PASS.SUBJ.3.AN.PL
    bas­tayor
    cigogne-PL.NOM
    kin
    vers
    kin
    vers

La seconde phrase d’exemple n’est qu’un seul verbe, mais sa glose est volubile.
La com­bi­nai­son de la voix moyenne (qui dimi­nue l’a­gen­ti­vi­té du sujet) et de l’aug­ment (qui attire l’at­ten­tion de l’in­ter­lo­cu­teur sur la situa­tion) tra­duit l’i­gno­rance de la locu­trice quant à ce qui l’a frappée.
Ce que, et non pas qui : si ç’a­vait été un ani­mé, on n’au­rait pas employé le moyen, mais la troi­sième per­sonne indéfinie.

Dérivés

  • bas­tay, nom ani­mé, pl. bas­tayuor : cigogne (< -nay « agent »)
  • bas­ti, nom inani­mé, pl. bas­ti : claque, tape (< -i « nom d’action »)
  • bas­til, nom inani­mé, pl. bas­ti­li : claque, dou­leur de la claque (< -il « nom de résultat »)
  • baṛ­sey, nom inani­mé, pl. baṛ­se­ni : mor­ceau de bois plat employé pour la pro­duc­tion musi­cale (< -ṛey « nom d’outil »)

man­da /manˈda/, nom inani­mé, pl. man­di

  1. tho­rax, côtes
  2. cœur (siège des émotions)

Exemples

  1. Kimidá­ki mar man­da. « Je suis surpris ! » 
    kim-id-at-ki
    sau­ter-IND-PRS.OBJ.3.AN.SG-1.PAT
    mar
    sous
    man­da
    côtes
  2. Man­da­ma tazi. « Tu es prompt à l’excitation/tu t’en­flammes facilement. » 
    man­da-má
    cœur-2.POSS.NOM
    tazi
    bois_sec

Les émo­tions qui prennent placent entre les côtes sont gram­ma­ti­ca­le­ment ani­mées : elles peuvent donc être sujet d’un verbe impli­quant un patient direct ou indi­rect (comme dans le pre­mier exemple), de genre animé.

Dans le second exemple, man­da­ma est le nomi­na­tif de mandá­ma : les noms avec un suf­fixe pos­ses­sif dis­tinguent les cas avec la seule accentuation.

Dérivés

  • laman­du, nom inani­mé, pl. laman­du­ni : ter­mi­tière (< la-u « qui res­semble à »)

wiro /wiˈɾo/, nom ani­mé, pl. wire­nuor

  • pou

Le plu­riel est irré­gu­lier : on aurait dû avoir *wiro­wuor.
C’est comme si le nom était ori­gi­nel­le­ment un inani­mé, avec un plu­riel régu­lier *wire­ni, qui se serait retrou­vé en appo­si­tion chez un nom ani­mé déclen­chant un accord en genre, avant de disparaître.
Ce qu’é­tait ce nom ani­mé, et ce qu’au­rait signi­fié l’i­na­ni­mé wiro, pour­rait faire l’ob­jet de spéculations.

Exemples

  • Seʔiyi­doyú­ki-ʔe wire­nuor ? « Peux-tu m’épouiller ? » 
    seʔi-id-o-yu-n-ki=ʔe
    cueillir-IND-PRS.OBJ-NEG-2.SG-1.PAT=NEG
    wiro-nuor
    pou-PL.ABS

lem /lem/, particule

  1. ne pas être
  2. comme, à l’i­mi­ta­tion de

La nature de ce mot est « particule ».
Cela veut dire que je n’ai pas encore une idée nette de ce que c’est.

En tout cas, ce n’est pas un verbe, car il ne se conjugue pas en temps et personne.
De plus, dans son pre­mier sens, il se place entre un sujet au nomi­na­tif et son attri­but à l’absolutif.

Dans son second sens, il se place avec son attri­but à la toute fin de la phrase, et s’ap­plique nor­ma­le­ment au sujet.

Exemples

  1. Kimayor lem demuor. « La ger­boise n’est pas un grand animal. » 
    kimay-or
    ger­boise-PL.NOM
    lem
    ne_pas_être
    diem-uor
    grand_ani­mal-PL.ABS
  2. Somey mar bili lem mar oɣi. « La pluie, telle une rivière, nous noie sous ses eaux. » 
    sob-m-ey
    ava­ler-MED-PRS.SUBJ.1.PL.INCL
    mar
    sous
    bili
    pluie
    lem
    ne-pas_être
    mar
    sous
    oɣo‑i
    eau-PL.ABS

Pour tra­duire lit­té­ra­le­ment le second exemple : « la pluie nous englou­tit, (et) elle n’est pas une rivière ».
Ici la com­pa­rai­son s’ap­plique à l’ob­jet de la pré­po­si­tion mar « sous » ; rap­pe­lons que dans une struc­ture verbe à la voix moyenne -- préposition agentive -- nom inanimé, l’agent véri­table est le nom inani­mé et non pas le sujet enco­dé par le verbe (voir lexembre 4).