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tazi /taˈzi/, nom inani­mé, pl. tazi

  1. bois (sec)
  2. [en appo­si­tion après inani­mé] sec
  3. [en appo­si­tion après ani­mé] mort, à l’é­tat de squelette

Les noms inani­més se ter­mi­nant par la voyelle -i ne changent pas au plu­riel absolutif.
Mais il y a une dis­tinc­tion quand on les déclinent au nomi­na­tif : ici, le sin­gu­lier fait tazit, et le plu­riel taziʔ.
Quand ce nom est employé en appo­si­tion après un sub­stan­tif ani­mé, son plu­riel est tazi­wuor (nomi­na­tif tazi­wor).

Exemples

  1. Kale­dé­muyuʔ da tazi. « Tu voix bien que je n’ai pas ramas­sé de bois. » 
    ka-lede-m-◌́u‑yu‑ʔ
    AUG-sou­le­ver-MED-PASS.SUBJ.1.SG
    da
    ART
    tazi
    bois
  2. Kie­ret buor tazi. « Ce citron-là était sec. » 
    kiere‑t
    celui_­là-NOM
    buor
    citron
    tazi
    sec
  3. Misol­nuoʔ diem tazi mar eṛo­do­ko. « Je remarque un grand ani­mal mort au sein de la meute de hyènes. » 
    misuol-m-uoʔ
    voir-MED-PRS.SUBJ.1.SG
    diem
    grand_animal
    tazi
    sec
    mar
    sous
    eṛo­do­ko
    meute_hyène

Il faut bien décou­per la struc­ture du second exemple : kie­ret « celui-là » n’est pas en appo­si­tion sur « citron », ils ne sont pas au même cas.
En lamáya, on pré­fère donc la struc­ture qui se tra­dui­rait lit­té­ra­le­ment par « celui-là était un citron sec ».

Dérivés

tazi­ka, nom inani­mé, pl. tazi­ka : com­bus­tible, feu de camp (< -aka « nom collectif »)

pok /pok/, verbe

  • piler, broyer, pulvériser

Exemples

  • Pokoʔ da haku mus­tat. « La vieille femme pile une pré­pa­ra­tion blanchâtre. » 
    pok-aʔ
    piler-PRS.SUBJ.3.AN
    da
    ART
    haku
    blanc
    musta‑t
    vieille-NOM

Dérivés

  • pokil, nom inani­mé, pl. poki­li : poudre, broyat (< -il « nom de résultat »)
  • pokoy, nom ani­mé, pl. pokoyuor : pré­pa­ra­teur de broyat ; sor­cier (< -nay « nom d’agent »)
  • poṛey, non inani­mé, pl. poṛe­ni : pilon ; coude (< -ṛey « outil »)

ha /ha/, préposition

  1. de, depuis (un espace ouvert, le voi­si­nage de)
  2. de (pos­ses­sion inaliénable)
  3. par (un ani­mal durant la chasse)

En tant que pré­po­si­tion spa­tiale, ha indique un mou­ve­ment depuis le voi­si­nage ou la sur­face d’un réfé­rent, pas depuis l’in­té­rieur de celui-ci.
Il sert aus­si à intro­duire un com­plé­ment du nom lié inti­me­ment par sa nature même à la chose pos­sé­dée, comme une par­tie du corps (externe), une rela­tion de paren­té, un titre.
Enfin, il intro­duit le com­plé­ment d’agent des verbes de chasse dans les struc­tures passives.

Exemples

  1. Toxoʔ kin buʔ ha oɣi. « Elle me suit depuis la rivière. » 
    tox-oʔ
    suivre-PRS.SUBJ.3.AN.SG
    kin
    vers
    buʔ
    1.SG.ABS
    ha
    depuis
    oɣo‑i
    eau-PL.ABS
  2. Kabe­kiʔ da wexen­tey ha totoxoy eṛo­dot. « La hyène, effec­ti­ve­ment, a arra­ché le bras d’un chasseur. » 
    ka-biek-iʔ
    AUG-man­ger-PASS.OBJ.3.AN.SG
    da
    ART
    wexen­tey
    bras
    ha
    de
    totoxoy
    chas­seur
    eṛod-at
    hyène-NOM
  3. Totó­miʔ ha yaduk. « Nous nous fîmes pour­chas­ser par un cheval. » 
    totox-m-◌́iʔ
    chas­ser-MED-PASS.SUBJ.1.PL.EXCL
    ha
    depuis
    yaduk
    che­val

On retrouve dans le troi­sième exemple la même struc­ture avec un verbe au moyen et un syn­tagme pré­po­si­tion­nel à valeur agen­tive qu’en 4, cette-fois-ci non pas pour éle­ver un inani­mé au rang d’agent, mais pour rendre pos­sible l’ex­pres­sion d’une situa­tion inha­bi­tuelle, c’est-à-dire la pour­suite (avec inten­tions meur­trières) d’êtres humains par une proie.

Dérivés

hamar, pré­po­si­tion : de des­sous (mar « sous »)

oɣo /ʔoˈʁo/, nom inani­mé, pl. oɣi

  1. eau
  2. [plu­riel] rivière, ruisseau
  3. [en appo­si­tion] liquide

Exemples

  1. Zikuoʔ kimu oɣo. « J’en­tends l’eau jaillir. » 
    zik-uoʔ
    entendre-PRS.SUBJ.1.SG
    kim‑u
    sau­ter-INF
    oɣo
    eau
  2. Sobuor da oɣi yadu­kor. « Les che­vaux boivent à la rivière. » 
    sob-uor
    ava­ler-PRS.SUBJ.3.AN.PL
    da
    ART
    oɣo‑i
    eau-PL
    yaduk-or
    che­val-PL.NOM
  3. Luoʔ da buor oɣo. « Tiens, prends du jus de citron. » 
    luoʔ
    voi­là
    da
    ART
    buor
    citron
    oɣo
    eau

Dans le pre­mier exemple, je glose le suf­fixe -u de kimu comme « infi­ni­tif » alors que pré­cé­dem­ment j’a­vais mis « conjonc­tif » (voir 7).
Ce der­nier terme me semble plus adap­té à la struc­ture vue en 12.

Dans le deuxième exemple, notez que ce qui est tra­duit comme une struc­ture loca­tive « à la rivière » est expri­mé comme un objet direct en lamáya.

Dans le troi­sième exemple, on a un usage de luoʔ qui se rap­proche plus de son sens pre­mier, qui est une forme impé­ra­tive d’un verbe de manipulation.

Dérivés

  • oɣo­ko, nom inani­mé, pl. oɣi­ka : réser­voir (< -aka « nom collectif »)

lede /leˈde/, verbe

  1. ramas­ser, soulever
  2. [voix moyenne] ras­sem­bler, réunir (des objets au sol) devant soi
  3. [voix indi­recte] ras­sem­bler pour quel­qu’un, préparer

Contrai­re­ment à tous les autres verbes vus jusque là, celui-ci a un radi­cal se ter­mi­nant par une voyelle.
Sa conju­gai­son est donc légè­re­ment dif­fé­rente, avec la pré­sence de consonnes de liai­sons devant la plu­part des ter­mi­nai­sons (ici-bas en italiques) :

pré­sent subjectif pré­sent objectif pas­sé subjectif pas­sé objectif
1.SG ledewuoʔ ledew ledéw ledew
2.SG ledewuon ledewon ledéwun ledewun
3.AN.SG led ledet ledéʔ ledeʔit
3.IN lede ledéʔi
1.PL.EXCL ledey ledey ledéy ledey
1.PL.INCL ledeyey ledeyey ledéyiy ledeyiy
2.PL ledeyen ledeyen ledéyin ledeyin
3.PL ledeyer ledewor ledéwur ledewur

À la voix moyenne, une fois le suf­fixe -m ajou­té, la conju­gai­son est régulière.
Le suf­fixe de voix indi­recte -id devient -yid.

Exemples

  1. Ledéyiʔ da onoč hasawe-ʔe. « Nous sou­le­vâmes le lion en silence. » 
    lede-◌́iʔ
    sou­le­ver-PASS.SUBJ.3.AN.SG
    da
    ART
    onoč
    cadavre_lion
    hasaw‑e=ʔe
    par­ler-CONJ.PL=NEG
  2. Lede­muoʔ bor­ti mar bor­ti­ko. « Je ramasse des citrons sous le citronnier. » 
    lede-m-uoʔ
    sou­le­ver-MED-PRES.SUBJ.1.SG
    bor­ti
    citron
    mar
    sous
    bor­ti­ko
    citron­nier
  3. Ledeyi­dat totoxay mus­ta. « Il (en) ramasse pour une vieille chasseuse. » 
    lede-id-at
    sou­le­ver-IND-PRES.OBJ.3.AN.SG
    totoxay
    chas­seur
    mus­ta
    vieille

Dans la pre­mière phrase, l’ob­jet est intro­duit par da, mais pas dans les autres, pourquoi ?
Dans la deuxième, l’ob­jet est géné­rique : on ne ramasse pas des citrons par­ti­cu­liers, on par­ti­cipe d’une acti­vi­té habituelle.
Dans la troi­sième, totoxay mus­ta n’est pas un objet direct défi­ni, mais la béné­fi­ciaire de l’activité.

Notons le conjonc­tif hasawe-ʔe dans le pre­mier exemple, une forme ver­bale sans temps ni per­sonne employée à la place d’une conjonc­tion « et » lorsque le sujet reste le même que le verbe précédent.
Lit­té­ra­le­ment, cette phrase dit « Nous sou­le­vâmes le lion et on ne parle pas ».

Dérivé

ledeṛey, nom inani­mé, pl. ledeṛe­ni : bran­card, civière, consti­tuée de deux bâtons ten­dant une peau (< -ṛey « outil »)