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lede /leˈde/, verbe

  1. ramas­ser, soulever
  2. [voix moyenne] ras­sem­bler, réunir (des objets au sol) devant soi
  3. [voix indi­recte] ras­sem­bler pour quel­qu’un, préparer

Contrai­re­ment à tous les autres verbes vus jusque là, celui-ci a un radi­cal se ter­mi­nant par une voyelle.
Sa conju­gai­son est donc légè­re­ment dif­fé­rente, avec la pré­sence de consonnes de liai­sons devant la plu­part des ter­mi­nai­sons (ici-bas en italiques) :

pré­sent subjectif pré­sent objectif pas­sé subjectif pas­sé objectif
1.SG ledewuoʔ ledew ledéw ledew
2.SG ledewuon ledewon ledéwun ledewun
3.AN.SG led ledet ledéʔ ledeʔit
3.IN lede ledéʔi
1.PL.EXCL ledey ledey ledéy ledey
1.PL.INCL ledeyey ledeyey ledéyiy ledeyiy
2.PL ledeyen ledeyen ledéyin ledeyin
3.PL ledeyer ledewor ledéwur ledewur

À la voix moyenne, une fois le suf­fixe -m ajou­té, la conju­gai­son est régulière.
Le suf­fixe de voix indi­recte -id devient -yid.

Exemples

  1. Ledéyiʔ da onoč hasawe-ʔe. « Nous sou­le­vâmes le lion en silence. » 
    lede-◌́iʔ
    sou­le­ver-PASS.SUBJ.3.AN.SG
    da
    ART
    onoč
    cadavre_lion
    hasaw‑e=ʔe
    par­ler-CONJ.PL=NEG
  2. Lede­muoʔ bor­ti mar bor­ti­ko. « Je ramasse des citrons sous le citronnier. » 
    lede-m-uoʔ
    sou­le­ver-MED-PRES.SUBJ.1.SG
    bor­ti
    citron
    mar
    sous
    bor­ti­ko
    citron­nier
  3. Ledeyi­dat totoxay mus­ta. « Il (en) ramasse pour une vieille chasseuse. » 
    lede-id-at
    sou­le­ver-IND-PRES.OBJ.3.AN.SG
    totoxay
    chas­seur
    mus­ta
    vieille

Dans la pre­mière phrase, l’ob­jet est intro­duit par da, mais pas dans les autres, pourquoi ?
Dans la deuxième, l’ob­jet est géné­rique : on ne ramasse pas des citrons par­ti­cu­liers, on par­ti­cipe d’une acti­vi­té habituelle.
Dans la troi­sième, totoxay mus­ta n’est pas un objet direct défi­ni, mais la béné­fi­ciaire de l’activité.

Notons le conjonc­tif hasawe-ʔe dans le pre­mier exemple, une forme ver­bale sans temps ni per­sonne employée à la place d’une conjonc­tion « et » lorsque le sujet reste le même que le verbe précédent.
Lit­té­ra­le­ment, cette phrase dit « Nous sou­le­vâmes le lion et on ne parle pas ».

Dérivé

ledeṛey, nom inani­mé, pl. ledeṛe­ni : bran­card, civière, consti­tuée de deux bâtons ten­dant une peau (< -ṛey « outil »)

Deux sortes d’ar­gu­ments peuvent être repris sur un verbe ɣu : le sujet, ou à pro­pre­ment par­ler l’agent des verbes tran­si­tifs et l’ex­pé­rien­ceur des verbes intran­si­tifs ; et l’ob­jet, ou plus exac­te­ment le patient ou béné­fi­ciaire d’un verbe transitif.

Selon que la forme ver­bale est la tête de phrase (verbe à pro­pre­ment par­ler) ou non (formes nomi­no-adver­biales ou converbes), le mar­quage sera différent.

Préfixes de sujet

Verbes conjugués

Cinq per­sonnes peuvent être enco­dées sur le verbe en tant que sujet : trois qui peuvent être sin­gu­lières ou plu­rielles, une qui n’a qu’un plu­riel (la 1re inclu­sive, qui tra­duit « toi et moi » ou « vous et nous »), et une per­sonne sans nombre, dite imper­son­nelle (« on »).

sin­gu­lierplu­rielindé­fi­ni
1re exclusivea(n)- ni(h)-
1re inclusive niki(h)-
2e ka(t)- ki(h)-
3e ta(t)- tu(v)-
4e o(v)-

Le verbe -han

Une seule racine apporte quelques modi­fi­ca­tions à ce sché­ma ailleurs régu­lier : le verbe « être ». Le tableau qui suit montre la conju­gai­son com­plète au présent

sin­gu­lierplu­rielindé­fi­ni
1re exclusivean níhan
1re exclusive  níki­han
2e kan kíhan
3e tan túvan
4e óvan

Ici, la consonne ini­tiale de la racine saute et les voyelles /a/ des pré­fixes sin­gu­liers et de la racine se confondent. De plus, dans les formes plu­ri­syl­la­biques, c’est le pré­fixe qui est accentué.

Formes nominales

Les formes adver­bo-nomi­nales en po(h)- « quand, lorsque ; pen­dant que » et i(t)- « pour que ; parce que » ont la pos­si­bi­li­té de reprendre un sujet sous la forme de pré­fixes. Ceux-ci sont iden­tiques aux pré­fixes de pos­ses­sion nomi­nale, et deux lec­tures sont par­fois pos­sible dans le cas des formes lexi­ca­li­sées : aeni­véote « pour que je vienne ; parce que je suis venu » ou « mon futur », nepokál « quand nous man­geons » ou « notre repas ».

Le tableau qui suit pré­sente les pré­fixes de pos­ses­sion. Ils n’existent pas pour la qua­trième personne.

sin­gu­lierplu­riel
1re exclusiveae(n)- ne(h)-
1re inclusive nekavu(h)-
2e ka(t)- kavu(h)-
3e ta(t)- tavu(h)-

Infixes d’objet

Le mar­quage de l’ob­jet, après les pré­fixes de sujet, est beau­coup moins pré­cis : il y a une forme pour la pre­mière per­sonne du sin­gu­lier (-z-) , une pour la deuxième per­sonne du sin­gu­lier (aucune marque) et une pour les pre­mières et la deuxième per­sonnes du plu­riel (-o(t)-). Il n’y a pas de formes pour les troi­sièmes ou la qua­trième per­sonnes, qui vont plu­tôt être repré­sen­tées par des pro­noms de reprise.

Le fait que l’ob­jet de 2ᵉ sin­gu­lier est sans affixe signi­fie que lors­qu’on veut employer un verbe tran­si­tif sans objet, il faut le faire suivre du pro­nom ki « quelque chose ». Par exemple : akále « je te mange » oppo­sé à akále kim « je mange ».

Verbes conjugués

Les tableau sui­vant montre la réa­li­sa­tion des infixes avec deux verbes à la troi­sième per­sonne du sin­gu­lier, débu­tant par une consonne (tamoɣé « il voit ») et par une voyelle (tatáke « il fait mal »)

sin­gu­lierplu­rielindé­fi­ni
1re exclusivetazmoɣé taomoɣé
1re inclusive taomoɣé
2e tamoɣé taomoɣé
3e tamoɣé eim tamoɣé im
4e tamoɣé kim
sin­gu­lierplu­rielindé­fi­ni
1re exclusivetazáke taotáke
1re inclusive taotáke
2e tatáke taotáke
3e tatáke eim tatáke im
4e tamoɣé kim

Formes nominales

Les formes sont les mêmes, et se placent après le pré­fixe nomi­na­li­sant. Pour exemple, les formes tavu­pozmóɣ « quand ils me ver­ront » et iokál « pour nous/vous manger ».