Deux sortes d’arguments peuvent être repris sur un verbe ɣu : le sujet, ou à proprement parler l’agent des verbes transitifs et l’expérienceur des verbes intransitifs ; et l’objet, ou plus exactement le patient ou bénéficiaire d’un verbe transitif.
Selon que la forme verbale est la tête de phrase (verbe à proprement parler) ou non (formes nomino-adverbiales ou converbes), le marquage sera différent.
Préfixes de sujet
Verbes conjugués
Cinq personnes peuvent être encodées sur le verbe en tant que sujet : trois qui peuvent être singulières ou plurielles, une qui n’a qu’un pluriel (la 1re inclusive, qui traduit « toi et moi » ou « vous et nous »), et une personne sans nombre, dite impersonnelle (« on »).
singulier | pluriel | indéfini | |
1re exclusive | a(n)- | ni(h)- | |
1re inclusive | niki(h)- | ||
2e | ka(t)- | ki(h)- | |
3e | ta(t)- | tu(v)- | |
4e | o(v)- |
Le verbe -han
Une seule racine apporte quelques modifications à ce schéma ailleurs régulier : le verbe « être ». Le tableau qui suit montre la conjugaison complète au présent
singulier | pluriel | indéfini | |
1re exclusive | an | níhan | |
1re exclusive | níkihan | ||
2e | kan | kíhan | |
3e | tan | túvan | |
4e | óvan |
Ici, la consonne initiale de la racine saute et les voyelles /a/ des préfixes singuliers et de la racine se confondent. De plus, dans les formes plurisyllabiques, c’est le préfixe qui est accentué.
Formes nominales
Les formes adverbo-nominales en po(h)- « quand, lorsque ; pendant que » et i(t)- « pour que ; parce que » ont la possibilité de reprendre un sujet sous la forme de préfixes. Ceux-ci sont identiques aux préfixes de possession nominale, et deux lectures sont parfois possible dans le cas des formes lexicalisées : aenivéote « pour que je vienne ; parce que je suis venu » ou « mon futur », nepokál « quand nous mangeons » ou « notre repas ».
Le tableau qui suit présente les préfixes de possession. Ils n’existent pas pour la quatrième personne.
singulier | pluriel | |
1re exclusive | ae(n)- | ne(h)- |
1re inclusive | nekavu(h)- | |
2e | ka(t)- | kavu(h)- |
3e | ta(t)- | tavu(h)- |
Infixes d’objet
Le marquage de l’objet, après les préfixes de sujet, est beaucoup moins précis : il y a une forme pour la première personne du singulier (-z-) , une pour la deuxième personne du singulier (aucune marque) et une pour les premières et la deuxième personnes du pluriel (-o(t)-). Il n’y a pas de formes pour les troisièmes ou la quatrième personnes, qui vont plutôt être représentées par des pronoms de reprise.
Le fait que l’objet de 2ᵉ singulier est sans affixe signifie que lorsqu’on veut employer un verbe transitif sans objet, il faut le faire suivre du pronom ki « quelque chose ». Par exemple : akále « je te mange » opposé à akále kim « je mange ».
Verbes conjugués
Les tableau suivant montre la réalisation des infixes avec deux verbes à la troisième personne du singulier, débutant par une consonne (tamoɣé « il voit ») et par une voyelle (tatáke « il fait mal »)
singulier | pluriel | indéfini | |
1re exclusive | tazmoɣé | taomoɣé | |
1re inclusive | taomoɣé | ||
2e | tamoɣé | taomoɣé | |
3e | tamoɣé eim | tamoɣé im | |
4e | tamoɣé kim |
singulier | pluriel | indéfini | |
1re exclusive | tazáke | taotáke | |
1re inclusive | taotáke | ||
2e | tatáke | taotáke | |
3e | tatáke eim | tatáke im | |
4e | tamoɣé kim |
Formes nominales
Les formes sont les mêmes, et se placent après le préfixe nominalisant. Pour exemple, les formes tavupozmóɣ « quand ils me verront » et iokál « pour nous/vous manger ».