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mar /mar/, préposition

  1. sous, par­mi (sans mouvement)
  2. par, grâce à (un phé­no­mène météorologique)

Exemples

  1. Woṛeyet mar niko­ti. « Le racloir est sous les pots. » 
    woṛey-at
    racloir-NOM
    mar
    sous
    nikot‑i
    pot-PL.ABS
  2. Ɣan­zuoʔ mar bili. « Je suis lavé par la pluie, la pluie me lave. » 
    ɣaz-m-uoʔ
    laver-MED-PRS.1.SG.SUBJ
    mar
    sous
    bili
    pluie

Pour une struc­ture loca­tive comme dans le pre­mier exemple, il n’y a pas besoin de verbe « être », il suf­fit encore une fois de décli­ner le sujet au nominatif.

Un inani­mé peut être sujet d’un verbe tran­si­tif, mais ce n’est pas la façon habi­tuelle de le faire si l’ob­jet est ani­mé, par­ti­cu­liè­re­ment quand c’est un pro­nom personnel.
Aus­si, les locu­teurs de cette langue pré­fèrent-ils intro­duire l’i­na­ni­mé par une pré­po­si­tion à valeur ins­tru­men­tale, et le pro­nom par la voix moyenne, qui alors fonc­tionne comme une voix réflexive.

totox /toˈtoχ/, verbe

  1. chas­ser (pour­suivre et tuer)

Exemples

  1. Totoxor kin yadu­kuor pegor. « Les lions s’é­lancent à la pour­suite des chevaux. » 
    totox-ar
    chas­ser-PRS.3.PL.AN.SUBJ
    kin
    contre
    yaduk-uor
    che­val-PL.ABS
    pieg-or
    lion-PL.NOM

La pré­po­si­tion kin « contre, vers » intro­duit régu­liè­re­ment l’ob­jet de ce verbe, qui ne fonc­tionne pas nor­ma­le­ment avec des objets directs ;
c’est la même rai­son pour laquelle le verbe est à la conju­gai­son sub­jec­tive, alors que l’ob­jet yadu­kuor est de genre animé.

Étymologie

Il s’a­git de la rédu­pli­ca­tion totale, indi­quant l’in­ten­si­té, d’un verbe tox « suivre ».
*tox­tox conte­nant un groupe inter­dit -xt- (car le pre­mier élé­ment n’est pas une consonne coro­nale), celui-ci est simplifié.

Dérivés

  • totoxi, nom inani­mé, pl. totoxi : chasse (cou­ron­née de succès)
  • totoxoy, nom ani­mé, pl. totoxoyuor : chas­seur (< -nay suf­fixe d’agent)

wos /wos/, verbe transitif

  1. racler (une peau de bête)
  2. écré­mer (la sur­face du lait)

Exemples

  1. Wosoʔ da siel. « Elle est en train de racler une peau de cheval. » 
    wos-aʔ
    racler-PRS.3.AN.SG.SUBJ
    da
    ART
    siel
    cheval.mort
  2. Wosi­doyú­ki-ʔe da nikot ? « Peux-tu écré­mer ma boisson ? » 
    wos-id-o-yu-n-ki=ʔe
    écré­mer-IND-PRS-NEG-2.SG.OBJ-1.PAT=NEG
    da
    ART
    nikot
    pot

Dans la pre­mière phrase, on observe le phé­no­mène d’har­mo­nie voca­lique, qui trans­forme /a/ dans les suf­fixes en les voyelles /e o/ si celles-ci précèdent.

Dans la seconde, le verbe exem­pli­fie un usage de la voix indi­recte, qui est de se réfé­rer au pos­ses­seur de l’ob­jet direct.
C’est com­pa­rable à l’u­sage du pro­nom indi­rect dans la phrase fran­çaise « Il lui brosse les cheveux ».
À noter éga­le­ment l’in­ter­pré­ta­tion inter­ro­ga­tive avec une double néga­tion (suf­fixe -yu et cli­tique ʔe).

Dérivés

  • woṛey, nom inani­mé, pl. woṛe­ni : racloir ; coquillage (< -ṛey « outil »)

eṛod /ʔeˈɽod/, nom ani­mé, pl. eṛo­duor

  1. hyène tache­tée
  2. per­sonne gloutonne

Exemples

  1. Misúo­liʔ eṛod. « Nous vîmes une hyène. » 
    misuol-◌́i‑ʔ
    voir-PASS.SUBJ-1.PL.EXCL
    eṛod
    hyène
  2. Luoʔ yan, yien eṛo­duor ! * « Nous alors, qu’est-ce qu’on est gloutons ! » 
    luoʔ
    voi­là
    yan
    nous.INCL.ABS
    yien
    nous.INCL.NOM
    eṛod-uor
    hyène-PL.ABS

Le second exemple montre deux struc­tures syn­taxiques de la langue : la struc­ture pré­sen­ta­tive « voici/voilà X », avec X tou­jours à l’ab­so­lu­tif cas non-mar­qué ; et la phrase nomi­nale, sans verbe pour relier le sujet à son attri­but, qui pré­sentent des cas distincts.
Dans une ou plu­sieurs branches filles, ce type de phrase ser­vi­ra à for­mer une conju­gai­son préfixale.

Demain com­mence le Lexembre, un mois de créa­tion lexi­cale quo­ti­dienne dans une idéo­langue de mon choix.

Qu’est-ce que le lamáya, qui détient cet hon­neur aujourd’hui ?
Je l’i­ma­gine par­lée dans un envi­ron­ne­ment de savane, par des groupes de chas­seurs-cueilleurs, juste avant la révo­lu­tion néolithique.
Elle a pour but de ser­vir de pro­to-langue pour une famille par­lée dans un de mes uni­vers, laquelle a pour objec­tif de rap­pe­ler les langues afro-asia­tiques esthé­ti­que­ment et conceptuellement.
Pour l’ins­tant, j’i­ma­gine trois branches :

  1. La pre­mière, qui n’a pas for­cé­ment lais­sé de des­cen­dants à l’é­poque moderne, se sera diver­si­fiée assez tôt, four­nis­sant un sub­strat pour les autres branches
  2. La seconde aura pour prin­ci­pal repré­sen­tant un équi­valent de l’é­gyp­tien ancien mêlé d’ak­ka­dien, une langue clas­sique qui reste un mar­queur de culture pour les modernes
  3. La troi­sième, la plus impor­tante joue­ra le même rôle que les langues sémi­tiques modernes, en par­ti­cu­lier l’une d’entre elles qui son­ne­ra hébreu/arabe

Prononciation

Il y a cinq voyelles a e i o u, et deux diph­tongues ie uo.

Les vingt consonnes sont :

labiales api­cales rétro­flexe pala­tales vélaires labio-vélaire glot­tales
occlu­sives p b t d k g ʔ
affri­quée č
fri­ca­tives s z x ɣ h
rho­tiques r
laté­rale l
nasales m n
semi-consonnes y w

L’ac­cent tonique se place régu­liè­re­ment sur la der­nière syl­labe, mais peut recu­ler sur l’a­vant-der­nière ou l’an­té­pénul­tième des verbes dans cer­taines formes conju­guées ; éga­le­ment dans les noms pour­vus de suf­fixes pos­ses­sifs (comme le nom de la langue lamáya, lit­té­ra­le­ment « notre langue »).

Grammaire

L’ordre des mots dans la phrase est verbe-objet-sujet.

Noms

Les noms sont clas­sés en deux genres, ani­mé et inanimé.
Le pre­mier regroupe ani­maux et humains, ain­si que cer­taines forces natu­relles, le second tout le reste.

Ils sont flé­chis pour le nombre (sin­gu­lier, duel, plu­riel) et le cas (nomi­na­tif, absolutif).
Un mot sur les cas : c’est l’ab­so­lu­tif qui est la forme de base, le nomi­na­tif mar­qué ne ser­vant que comme sujet du verbe.

Ils peuvent éga­le­ment rece­voir des suf­fixes indi­quant la per­sonne du pos­ses­seur (1ʳᵉ exclu­sive, 1ʳᵉ inclu­sive, 2ᵉ).

Verbes

Les verbes se conjuguent pour le temps (pré­sent ou pas­sé) ; la per­sonne (1ʳᵉ exclu­sive, 1ʳᵉ inclu­sive, 2ᵉ, 3ᵉ), le nombre (sin­gu­lier, plu­riel) et le genre (ani­mé, inani­mé) du sujet ; pour la pré­sence ou nom d’un objet ani­mé ; pour la per­sonne (1 exclu­sive, 1 inclu­sive, 2) de l’ob­jet ; pour la voix moyenne (signa­lant que le sujet béné­fi­cie de l’ac­tion) ou béné­fac­tive (signa­lant que c’est une tierce per­sonne qui béné­fi­cie de l’ac­tion) ; et enfin, pour la négation.
Je ne pré­sen­te­rai pas le tableau com­plet des flexions, si ça ne vous dérange pas.
Voyons sim­ple­ment quelques exemples avec le verbe ɣaz- « laver » :

  1. Ɣazuoʔ da nikot. « Je lave le pot. » 
    ɣaz-uoʔ
    laver-1.SG.SUBJ
    da
    ART
    nikot
    pot
  2. Ɣazoʔ da pieg. « Je lave le lion. » 
    ɣaz-oʔ
    laver-1.SG.OBJ
    da
    ART
    pieg
    lion
  3. Ɣán­zuʔ. « Je me lavais. » 
    ɣaz-m-◌́ u‑ʔ
    laver-MED-PST.SUBJ-1.SG
  4. Ɣazidó­mo da nikot. « Je lave votre pot. » 
    ɣaz-id-oʔ-ma
    laver-IND-1.SG.OBJ-2.PAT
    da
    ART
    nikot
    pot