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kim /kim/, verbe

  • sau­ter, jaillir

Exemple

  • Kaki­ma ! « Quelque chose va jaillir ! » 
    ka-kim‑a
    AUG-sau­ter-3.IN.PRS

Revoi­ci l’aug­ment ka-, cette fois-ci sur un verbe sans objet, conju­gué au présent.
Il s’a­git alors de diri­ger l’at­ten­tion de l’in­ter­lo­cu­teur sur une scène immé­dia­te­ment pré­sente ou sur le point de se réaliser.

Dérivés

  • kimay, nom ani­mé, pl. kimayuor : sau­teur ; ger­boise (< -nay « nom d’agent »)
  • kimi, nom inani­mé, pl. kimi : saut (< -i « nom verbal »)

haku /haˈku/, nom inani­mé, pl. haku­ni

  • quelque chose de blanc

Tout comme le mot du cinq décembre, ce nom peut se retrou­ver en appo­si­tion avec un autre nom pour le décrire, et s’ac­cor­de­ra avec lui en cas, nombre et genre.
Mais contrai­re­ment à kaɣak/diem/bezek, il n’y a pas de sup­plé­tion, la même base est employée pour l’ac­cord avec les noms animés.

Les suf­fixes de plu­riel varient selon le genre : en géné­ral celui des ani­més est en -uor et celui des inani­més com­portent un i.
Dans le cas de haku, le plu­riel ani­mé pour l’ac­cord en genre sera haku­nuor.

Exemples

  1. Luoʔ da niko­ti haku­ni. « Voi­là des pots blancs. » 
    luoʔ
    voi­là
    da
    ART
    nikot‑i
    pot-PL.ABS
    haku-ni
    blanc-PL.ABS
  2. Miso­luoʔ haku­nuor. « Je vois des (ani­maux) blancs. » 
    misuol-uoʔ
    voir-SUBJ.PRS.1.SG
    haku-nuor
    blanc-PL.AN.ABS

Dans le second exemple, haku­nuor appa­raît seul, sans le sou­tien d’un autre nom.
L’in­ter­pré­ta­tion ne peut être qu’a­ni­mée, grâce au suf­fixe de pluriel.
Ce ne serait pas pos­sible au sin­gu­lier, où haku seul sera tou­jours inter­pré­té comme un inanimé.

zik /zik/, verbe

  1. entendre
  2. [voix moyenne] avoir l’in­ten­tion de

Exemples

  1. Zikoyun-ʔe beku yadu­kuor ? « Entends-tu les che­vaux mâcher ? » 
    zik-uo-yu‑n=ʔe
    entendre-PRES.SUBJ-NEG-2.SG=NEG
    biek‑u
    mâcher-CONJ
    yaduk-uor
    che­val-PL.ABS
  2. Zimuoʔ wexe­ti kin yadu­kuor. « Je pense lan­cer une sagaie sur les chevaux. » 
    zik-m-uoʔ
    entendre-MED-PRES.SUBJ.1.SG
    wexet‑i
    jeter_­sa­gaie-CONJ
    kin
    vers
    yaduk-uor
    che­val-PL.ABS

Ces deux phrases montrent com­ment fonc­tionnent les phrases com­plé­tives (les phrases qui consti­tuent un argu­ment du verbe de la phrase principale).
Dans le pre­mier exemple, nous avons un verbe avec son sujet.
Ce der­nier reste à l’ab­so­lu­tif, et le verbe com­plé­tif est une forme non-conju­guée avec un suf­fixe -u.
La phrase indé­pen­dante serait Bekuor yadu­kor (au pré­sent) ou Bié­kur yadu­kor (au pas­sé) ; les dis­tinc­tions de temps sont effacées.
Le second exemple n’a pas de sujet, et donc le verbe com­plé­tif a un suf­fixe -i (iden­tique à celui qui forme le nom verbal).

Dérivés

  • zikay, nom ani­mé, pl. zikayuor : qui a l’ouïe fine ; tra­queur (< -nay « nom d’agent »)
  • ziki, nom inani­mé, pl. ziki : ouïe, audition

buor /bu̯oɾ/, nom inani­mé, pl. bor­ti

  • citron, agrume

Le radi­cal de ce nom est buort-, mais deux consonnes ne peuvent pas ter­mi­ner un mot, d’où la dis­pa­ri­tion du -t à l’ab­so­lu­tif singulier.
On rap­pelle que les diph­tongues uo et ie n’existent que sous l’ac­cent tonique.
Au nomi­na­tif sin­gu­lier, on peut avoir bor­tot (sur le radi­cal éten­du) ou borot (par ana­lo­gie avec l’absolutif).
Ce flot­te­ment sera régu­la­ri­sé d’une manière ou d’une autre dans les langues-filles.

Exemples

  • Kasó­buʔ da bor­ti. « Oui, j’ai man­gé les citrons. » 
    ka-sob-◌́uʔ
    AUG-ava­ler-PASS.SUBJ.1.SG
    da
    ART
    bort‑i
    citron-PL.ABS

On voit ici un exemple d’aug­ment ver­bal, un pré­fixe qui en change le sens de diverses manières selon la base affectée.
Ici, sur un verbe tran­si­tif au pas­sé, il ajoute une nuance de confir­ma­tion, per­met de com­prendre que l’ac­tion est rela­ti­ve­ment récente et ache­vée (tous les citrons ont été mangés).

Dérivés

  • bor­to­ko, nom inani­mé, pl. bor­ti­ka : branche de citron­nier, [pl.] citron­nier (< -aka « collectif »)
  • labor­tu, nom inani­mé, pl. labor­tu­ni : qui a le goût du citron (< la-u « au goût de »)

kaɣak /kaˈʁak/, nom ani­mé, pl. kaɣa­kuor

  • per­sonne de haute taille, grande personne

diem /di̯em/, nom ani­mé, pl. demuor

  • ani­mal mas­sif, de grande taille

bezek /beˈzek/, nom inani­mé, pl. beze­ki

  • grande chose

Exemples

  1. Hasa­woyur totoxoyin kaɣa­kin. « Les deux grands chas­seurs ne parlent pas. » 
    hasaw-uo-yu‑r
    par­ler-PRS.SUBJ-NEG-3.PL
    totoxoy-in
    chas­seur-DU.NOM
    kaɣak-in
    grand-DU.NOM
  2. Misuó­liʔ diem. « Nous avons vu une grosse bête. » 
    misuol-◌́iʔ
    voir-PASS.SUBJ.1.PL.EXCL
    diem
    grand_animal
  3. Soboʔ da wexeṛey bezek yadu­kat. « Le che­val se rit de la grande sagaie (qu’on lui a jetée). » 
    sob-aʔ
    ava­ler-3.SG.SUBJ
    da
    ART
    wexeṛey
    sagaie
    bezek
    grande_chose
    yaduk-at
    che­val-NOM

Il n’y a pas de classe dis­tincte d’ad­jec­tifs dans cette langue.
À la place, des noms dési­gnant le por­teur d’une qua­li­té sont pla­cés en appo­si­tion après le nom principal.
Ils s’ac­cordent en cas et en nombre avec ce der­nier, mais éga­le­ment en genre.
Dans le cas de « grand », on dis­tingue inani­mé et ani­mé comme dans le reste de la gram­maire, mais aus­si humains et animaux.
Est-ce à dire que chaque concept « adjec­ti­val » doit avoir au moins deux racines distinctes ?
Non.
Mais nous ver­rons com­ment fonc­tionnent d’autres mots de cette nature au cou­rant du mois.