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takōp- /taˈkoːp/ v : « surX, trop X »

Ce suf­fixe ver­bal tra­duit un pro­ces­sus exa­gé­ré, excessif.

On le ren­contre très sou­vent en conjonc­tion avec le mor­phème de conju­gai­son d’« action plu­rielle » (rédu­pli­ca­tion de la pre­mière consonne de la racine).

  • Ekkēptōp­se­kan tsōṅ­kai miknē­tiges.
    eC-kēptōp-sek-an tsōṅ­kai miknē­tiges
    E.PL-massacrer-PRF-DIR ours gar­çon
    L’ours a réduit le gar­çon en charpie.

Mots dérivés

  • kēptōp- /ˈkɛːptoːp/ v.tr (kēpt- « tuer »)
    mas­sa­crer, réduire en bouillie
  • smōsōp- /ˈsmoːsoːp/ v.int (smōs- « mûrir »)
    être prêt de pour­rir ; deve­nir alcoolisé
    • smōsō­paks // n.A (-ks)
      fruit trop mûr
  • tōnes­tiōp- /ˈtoːnɛstioːp/ v.tr (tōnes­ti- « impor­tu­ner ; flir­ter »)
    har­ce­ler
    • tōnes­tiō­pous /ˈtoːnɛstioːpuːs/ n.I (-ous)
      har­cè­le­ment
    • tōnes­tiō­pai /ˈtoːnɛstioːpai̯/ n.E (-ai)
      har­ce­leur
    • tōnes­tiō­li /ˈtoːnɛstioːli/ n.E (-li)
      obses­sion, idée fixe

tałi /ˈtaʟi/ n : 1. « petit X » ; 2. « Xeur »

Et voi­ci un sché­ma de dimi­nu­tif sup­plé­men­taire après -tiges (qui désigne aus­si des noms des ani­maux imma­tures) et -ein (qui est aus­si employé pour les petites quan­ti­tés). Com­pa­ré aux deux autres, ses conno­ta­tions sont assez neutres.

Mais ce n’est pas son seul sens. -li est éga­le­ment le suf­fixe des noms d’agent sur les racines ver­bales à voyelles longues, qui ne peuvent pas prendre -ai.

Pour­quoi pré­sen­ter ensemble ce qui semble n’être que deux suf­fixes homo­phones ? C’est que jus­te­ment cette iden­ti­té de son com­mence à brouiller la fron­tière entre les deux sens : les noms d’a­gents en -li acquièrent un sens dimi­nu­tif (et on trouve donc le suf­fixe sur des verbes ayant déjà un déri­vé en -ai, pas seule­ment ceux avec une voyelle longue).

Le suf­fixe « avale » les éven­tuelles consonnes finales du mot où il se place, sauf -k ‑g ‑ks avec les­quelles il fusionne en -łi, et les groupes se ter­mi­nant par -t, sur les­quels sa forme est -ełi.

Mots dérivés (diminutif)

  • appi­li /ˈapːili/ n.A (appi « miel »)
    nec­tar
  • dīou­li /ˈdiːuːli/ n.I (dīous « maî­trise »)
    faci­li­tés, don
  • hankēp­tałi /ˈhankɛːptaʟi/ n.A (hankēp­taks « mas­sue »)
    une espèce d’oi­gnon de forme oblongue
  • padi­li /ˈpadili/ n.I (padi « feu »)
    flamme
  • zones­tiłi /zoˈnɛstiʟi/ n.E (zones­tiks « ami »)
    ami (proche)

Mots dérivés (agentif)

  • kēp­tełi /ˈkɛːptɛʟi/ n.E (kēpt- « tuer »)
    migraine, mal de crâne (repré­sen­té comme un ani­mal se dépla­çant dans la tête)
  • salō­li /saˈloːli/ n.E (salō- « sécher »)
    fié­vreux, fébrile, malade

nāta­ka /ˈnaːtaka/ n : « X femelle »

Les locu­teurs du han­nes­tiks ont réa­li­sés récem­ment la tran­si­tion d’une éco­no­mie basée sur la cueillette et la chasse à une éco­no­mie basée sur l’a­gri­cul­ture. Ils dis­tinguent donc lexi­ca­le­ment le mâle de la femelle chez les ani­maux les plus impor­tants pour eux : chien/chienne, mouton/brebis, ours/ourse, cerf/biche (notez com­ment en fran­çais cer­tains noms de femelles sont déri­vés régu­liè­re­ment du mâle).

Pour les ani­maux moins impor­tants, un terme géné­rique est employé pour les deux sexes, et quand on veut faire la dis­tinc­tion, on emploie des pré­fixes comme ici nā- « femelle ». Les uti­li­ser sur des racines déjà gen­rées, comme miknē « homme », est pos­sible, avec un sens idio­syn­cra­tique. Mais on ne l’emploie pas sur des noms humains épi­cènes comme zones­tiks « ami » ou kēp­tai « boucher ».

Avant voyelle, le pré­fixe a la forme nāg-

Mots dérivés

  • nāgas­sa­li /ˈnaːgasːali/ n.A (assa­li « abeille »)
    reine des abeilles
  • nāk­valē /ˈnaːkʋalɛː/ n.A (kvalē « étour­neau »)
    étour­neau femelle
  • nāmiknē /ˈnaːmiknɛː/ n.E (miknē « homme »)
    inter­sexe

takein /taˈkeːn/ n : « petit X, un peu de X »

Après une voyelle, la forme peut être -nein ou faire sau­ter la voyelle.

Ce dimi­nu­tif est beau­coup plus répan­du que -tiges et en devien­drait presque une flexion gram­ma­ti­cal ; en effet, il peut s’ap­pli­quer à n’im­porte quel nom d’hu­main pour for­mer un voca­tif fami­lier, adou­cir un ordre, et à des noms de sub­stances pour expri­mer la petite quan­ti­té. En mau­vaise part, ce suf­fixe per­met aus­si de se moquer de quel­qu’un et d’ex­pri­mer une quan­ti­té insuffisante.

Sur des noms d’a­ni­maux, il peut signi­fier soit « petit X », sur­tout en mau­vaise part, soit « un peu de viande de X ».

  • Kēp­tai­nein, dē ban­nein.
    kēp­tai-ein dē ban­na-ein
    bou­cher-DIM avec chien-DIM
    Hé bou­cher, (donne-moi) un peu de viande de chien s’il te plaît.
Écou­tez !

Mots dérivés

  • aṅkiō­nein /ˈaŋkioːneːn/ n.E (aṅkiōn « ben­ja­min »)
    mor­veux
  • lonein /loˈneːn/ n.I (ilon « queue »)
    moi­gnon de queue, queue coupée
  • osein /oˈseːn/ n.I (ōs « tête »)
    nœud du bois
  • zōtełak­sein /ˈzoːtɛʟakseːn/ n.E (zōtełaks « sui­veur, admi­ra­teur »)
    amoureux·se transi·e

takai /taˈkai̯/ n.E : « Xeur »

Ce suf­fixe ne s’ap­plique pas aux bases ver­bales qui se ter­minent par une voyelle longue.

Voi­là enfin un sché­ma pour for­mer des noms d’agent (de genre E, donc qua­si-exclu­si­ve­ment humains) sur les verbes. Il s’ap­plique au tran­si­tifs aus­si bien qu’aux intran­si­tifs ; sur ces der­niers, il ajoute une idée de contrôle, qui n’existe pas avec le suf­fixe -ks.

Par exemple, pre­nons le verbe intran­si­tif sām- « mou­rir ». Le déri­vé en -kssāmaks, signi­fie « mort, per­sonne décé­dée » et on l’emploie pour par­ler de la dépouille du défunt, ou de son sou­ve­nir. Le déri­vé en -ai par contre s’emploie quand le mort agit : dans un rêve, dans une vision, ou quand il influence le quo­ti­dien des vivants (en bien ou en mal) :

  • Enes­tia miknē etełon etōi osā­mai ołe sikā­nake.
    e‑nesti‑a miknē e‑tełon e‑tōi o‑sāmai ołe sikān-a-ke
    E‑so­cia­li­ser-DIR.RUM homme(E) E – vieux E‑ce…-ci PL-mort et refroi­dir-MS-ANT
    Il paraît que ce vieil homme parle avec les morts quand il attrape froid.
Écou­tez !

Mots dérivés

  • kēp­tai /ˈkɛːptai̯/ n.E (kēpt- « tuer »)
    bou­cher ; exécuteur
  • sāmai /ˈsaːmai̯/ n.E (sām- « mou­rir »)
    esprit des morts
  • zopā­sai /zoˈpaːsai̯/ n.E (zopās- « se faire remar­quer »)
    ori­gi­nal, excentrique