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āta­kaks /ˈaːtakaks/ n.I : « lieu où l’on X »

Ce sché­ma forme des noms de lieux sur des verbes, exac­te­ment comme le sché­ma tme-ous ; mais contrai­re­ment à ce der­nier, ā‑ks n’est pas très pro­duc­tif. Seuls les verbes de mou­ve­ment peuvent le prendre. Lorsque ces deux sché­mas sont en concur­rence, tme-ous dénote plu­tôt le lieu habi­tuel de l’ac­tion, quel que soit son aspect, tan­dis que ā‑ks dénote un objet concret cultu­rel­le­ment déterminé.

Avec une racine com­men­çant par une voyelle, le pré­fixe a la forme āt-

Mots dérivés

Aucun pour l’ins­tant : le stock de racines avec lequel j’ai com­men­cé le Lexembre ne conte­nait aucun verbe de mou­ve­ment. Il fau­dra attendre le 1er jan­vier pour appli­quer ce sché­ma à de nou­velles racines.

tako­bis- /ˈtakobis/ v : « souXer ; Xer en secret ; Xer fai­ble­ment ; com­men­cer à Xer »

Ce suf­fixe s’ap­plique à des verbes et pos­sède une grande varié­té de sens qu’il serait impos­sible de décrire en détails dans ce billet.

Sur des verbes de dépla­ce­ment, -bis pré­cise que le mou­ve­ment s’ef­fec­tue par le des­sous. Par exten­sion, il s’ap­plique à d’autres verbes pour signi­fier que l’ac­tion s’ef­fec­tue en secret, en par­ti­cu­lier à l’aide de forces magiques. Tou­jours en lien avec l’i­dée que l’ac­tion est réa­li­sée de telle manière qu’on ne la remarque pas, il peut signa­ler une action non menée à son terme ou au résul­tat déce­vant. Et en par­lant d’ac­tion pas encore menée à son terme, il est tout natu­rel d’ob­te­nir aus­si un sens inchoa­tif (« com­men­cer à »).

Après consonne (sauf nasale), il a la forme -obis.

Mots dérivés

  • jēpa­di­bis- /ˈjɛːpadibis/ v.tr (jēpa­di- « embra­ser, enflam­mer »)
    ten­ter d’al­lu­mer un feu
  • kēp­to­bis- /ˈkɛːptobis/ v.tr (kēpt- « tuer »)
    tuer par magie
    • hankēp­to­bi­saks /ˈhankɛːptobisaks/ n.I (han-ks)
      branche d’arbre employée pour jeter un sort (en taillant des encoches dans la direc­tion de la per­sonne à tuer)
    • kēp­to­bi­sai /ˈkɛːptobisai̯/ n.E (-ai)
      sor­cier, sorcière
  • pses­so­bis- /ˈpsɛsːobis/ v.int (pses­so- « gran­dir »)
    mal gran­dir, être tordu
    • pses­so­bi­saks /ˈpsɛsːobisaks/ n.E (-ks)
      nain ; bossu
  • sām­bis- /ˈsaːmbis/ v.int (sām- « mou­rir »)
    tom­ber gra­ve­ment malade ; être vic­time d’un sort
    • sām­bi­sous /ˈsaːmbisuːs/ n.I (-ous)
      mala­die mortelle

sen­tak- /ˈsɛntak/ v.int « uti­li­ser X, s’oc­cu­per de X »

Ce pré­fixe se place sur des noms. Les verbes intran­si­tifs ain­si obte­nus dénotent une occu­pa­tion habi­tuelle ; à ce titre, lors­qu’ils sont conju­gués à l’as­pect per­fec­tif (le résul­tat de l’ac­tion est impor­tant, plus que son pro­ces­sus), ils indiquent que l’oc­cu­pa­tion n’est plus d’actualité.

  • Sem­ban­nai­kan iga.
    sem­ban­na-ik-an iga
    dresser.chiens-PRF-DIR 1SG
    Je ne m’oc­cupe plus de chiens.
Écou­tez !

Le N signi­fie que la consonne nasale finale du pré­fixe s’as­si­mile à la consonne sui­vante, comme indi­qué dans le tableau :

FormeDevantRem­place
sen-t d s z nh j
sem-p b m
seṅ-k g v
se-l ł CC
sent-f
Allo­morphes de seN-

Mots dérivés

  • senap­pi- /sɛˈnapːi/ v.int (appi « miel »)
    récol­ter du miel
  • seṅ­ki­lips- /ˈsɛŋkilips/ v.int (kilips « pois­son »)
    pêcher
    • seṅ­ki­lip­sai /ˈsɛŋkilipsai̯/ n.E (-ai)
      pêcheur
  • sem­ban­na- /ˈsɛmbanːa/ v.int (ban­na « chien »)
    s’oc­cu­per de chiens, dres­ser des chiens
    • sem­bannāi /ˈsɛmbanːaːi̯/ n.E (-ai)
      dres­seur de chiens

taktōis /ˈtaktoːi̯s/ n.I : « cou­leur X ; objet de cou­leur X »

Ce sché­ma est très limi­té dans son appli­ca­tion, et de fait abso­lu­ment pas pro­duc­tif : il ne s’ap­plique qu’à une classe fer­mée, celle des adjec­tifs purs –ceux qui prennent direc­te­ment une voyelle d’ac­cord de genre avec leur nom– dési­gnant une couleur.

L’es­pace colo­ri­mé­trique n’est divi­sé qu’en quatre en hannestiks :

  1. gādos « noir »
  2. hīsa « blanc »
  3. mōs « rouge »
  4. vente « vert, bleu »

Illus­trons cette divi­sion avec la palette sui­vante adap­tée de cette image (les lignes dia­go­nales repré­sentent des fron­tières plus floues) :

Divi­sion des cou­leurs dans la langue hannestiks

Bien enten­du, un voca­bu­laire d’ap­pa­rence aus­si limi­té n’empêche aucu­ne­ment de per­ce­voir la dif­fé­rence de teinte entre l’herbe et le ciel, ou entre une rose et une pépite d’or ; si besoin est, des modi­fi­ca­teurs seront employés, comme en fran­çais « pâle », « pro­fond », « vif », etc. ; mais les caté­go­ries de base sont celles qui se pré­sentent tout de suite à l’esprit.

Mots dérivés

  • hīsatōis /ˈhiːsatoːi̯s/ n.I (hīsa « blanc »)
    cou­leur blanche ; tache blanche ; taie (sur les yeux) ; cécité
  • mōstōis /ˈmoːstoːi̯s/ n.I (mōs « rouge »)
    cou­leur rouge ; rou­geur, tache rouge ; couperose
  • ven­tetōis /ˈʋɛntɛtoːi̯s/ n.I (vente « bleu, vert »)
    cou­leur verte/bleue ; tache verte/bleue
  • gādostōis n.I ce nom n’existe pas. Même dans un cadre aus­si limi­té, la déri­va­tion n’est pas systématique.

jota­ka /ˈjotaka/ n : « X mâle »

Ce pré­fixe est le pen­dant de nā- « X femelle ». Tout comme lui, il s’ap­plique à des noms d’a­ni­maux pour les­quels on ne dis­tingue pas le sexe de façon habituelle.

On observe les variantes suivants :

S’a­joute àRem­place
jod-V- m- n– v-
jot-d- t- s- f-
jop-b- p-
jok-g- k-
joz-j-
jo-l- ł– z– CC-h-
Allo­morphes de jod-

Mots dérivés

  • jok­valē /ˈjokʋalɛː/ n.A (kvalē « étour­neau »)
    étour­neau mâle
  • jottī­lo­nau /ˈjotːiːlonau̯/ n.I (dīlo­nau « ani­mal à queue »)
    mâle d’un ani­mal à queue
  • jottī­lo­nei­nau /ˈjotːiːloneːnau̯/ n.E (dīlo­nei­nau « ani­mal sans queue »)
    mâle d’un ani­mal sans queue