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gô-kmâ /goːˈkmaː/, nom

  • espadrille(s), chaussure(s) en corde

Aujourd’­hui, le com­po­sé est écrit en un seul mot, pour signi­fier que ses élé­ments sont insé­pa­rables et que le second est accen­tué. Il est for­mé de :

  • « deux », antique *gor
  • kmâ « corde, tresse », nomi­na­li­sa­tion du verbe « tres­ser une matière gros­sière », antique *kamar

Il s’a­git d’un com­po­sé numé­ral, qui désigne le plus sou­vent une paire de chaus­sures qu’une seule d’entre elles, bien que le contexte per­mette aus­si d’in­ter­pré­ter comme un seul membre de la paire.

mupp pnayg /mŭp pnaɪ̯g/, nom

  1. coquille méta­lique cou­vrant les orteils
  2. chaussure/botte ren­for­cée avec du métal pour la mani­pu­la­tion d’ob­jets lourds

Ce com­po­sé, comme celui d’hier, est écrit en deux mots, pour mon­trer qu’il est pos­sible d’o­mettre le second si le contexte est clair. Les élé­ments sont :

  • mupp « sabot d’un ani­mal ou d’un Gobe­lin », antique *mup
  • pnayg « Nain, per­sonne », antique *pinaŋ

Encore une fois, pas de pré­po­si­tion pour intro­duire le com­plé­ment nomi­nal, puisque la tête du syn­tagme est une par­tie du corps.

kngeb t’wêo /kŋeb tʼwɤː/, nom

  1. gra­dua­tion au sol
  2. talon de la chaussure

Syn­tagme nomi­nal com­po­sé de :

  • kngeb « marque, poin­çon », nomi­na­li­sa­tion du verbe « mar­quer », antique *kaŋim « faire compter »
  • t’wêo « pas ; degré », antique *tibor, un emprunt au dra­co­nique ʇpamr « arrêts pré­dé­fi­nis le long d’un mouvement »

Bien que nor­ma­le­ment les noms s’as­semblent au moyen de pré­po­si­tions, ce n’est pas le cas ici. Ce qu’on pour­rait expli­quer par le fait qu’il s’a­git d’une rela­tion de « paren­té » méta­pho­rique, le mar­quage étant ce qui donne nais­sance au pas, en tout cas ce qui per­met de le constater.Les com­plé­ments dési­gnant une rela­tion très proche s’ap­posent sim­ple­ment dans cette langue.


Cette année, pour le lexembre, je vais pré­sen­ter des mots en dri mreatt, langue de civi­li­sa­tion par­lée dans les mon­tagnes d’Ambre, c’est-à-dire dans le même uni­vers que le dra­co­nique (Mis­per de @bastienbassani).
Afin de chan­ger un peu de mode opé­ra­toire, je vais me tenir à un thème unique tout le long du mois, choi­si au hasard : la chaussure.

kulča /kulˈt͡ʃa/, nom ani­mé, pl. kulča­wuor

  1. four­mi
  2. insecte, petite bête

Exemples

  1. Sobuor ɣomaxe­su kulča­wor. « Les four­mis peuvent ava­ler de la nour­ri­ture avariée. » 
    sob-uor
    ava­ler-PRS.SUBJ.3.AN.PL
    ɣomaxe­su
    nourriture_avariée
    kulča-or
    four­mi-PL.NOM
  2. Bekuor tazi kulča­wor haku­nor. « Les ter­mites (=insectes blancs) peuvent mâcher du bois sec. » 
    biek-uor
    macher-PRS.SUBJ.3.AN.PL
    tazi
    bois
    kulča-or
    four­mi-PL.NOM
    haku-nor
    blanc-PL.AN.NOM

Dans les deux phrases, l’ab­sence d’ar­ticle da entre le verbe et l’ob­jet rend l’in­ter­pré­ta­tion géné­rique, voire gno­mique ; ce sont des véri­tés générales.

Dérivés

  • kulča­ka, nom inani­mé, pl. kulči­ka : four­mi­lière (< -aka « nom collectif ») 

yamil, /jaˈmil/ nom inani­mé, pl. yami­li

  • quelque chose de noir

Ce n’est pas une racine, c’est un déri­vé d’un verbe signi­fiant « brû­ler ». Mais je n’au­rais pas eu le temps de décrire un tel mot, por­teur de mul­tiples sens et géné­ra­teur de mul­tiples dérivés.

Exemples

  • Sobuor ha oɣi yadu­kor yami­lor. « Des che­vaux noirs boivent à la rivière. » 
    sob-uor
    ava­ler-PRS.SUBJ.3.AN.SG
    ha
    de
    oɣo‑i
    eau-PL.ABS
    yaduk-or
    che­val-PL.NOM
    yamil-or
    noir-PL.AN.NOM