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mie­khe /mìèkʰe/ [mʲèˈkʰè],

  1. regard, vue
  2. direc­tion
  3. but, des­ti­na­tion
  4. che­min, route

La vision était conçue par les Gree­diens anciens (tout comme chez nos Anciens) comme pro­ve­nant de l’œil et « pal­pant » l’ob­jet vu. Mie­khe dans son pre­mier sens se place dans la pers­pec­tive de l’ob­jet regar­dé. Pour pré­ci­ser de qui part le regard, on uti­lise une struc­ture ins­tru­men­tale : X li mie­khe « le regard de X, qui vient de X ».

Dans son qua­trième sens, ce mot est la contre­par­tie de celui d’hier, qui met­tait l’ac­cent sur l’o­ri­gine d’un che­min. Dans la struc­ture X + mie­khe li « en sui­vant la route de X », la dif­fé­rence est que X est lieu de destination.

Exemples

  • Thílí­mil tígo mie­khe, khumá na mókpe na.
    prince détes­ter regard nez ʟᴏᴄ ver­rue ᴘʀᴇꜱ
    « Le prince déteste être regar­dé, il a une ver­rue sur le nez. »
  • Zór­tho­ba mie­khe li diyáa na énas thié­nas na.
    forêt direc­tion ɪɴꜱᴛ île ʟoᴄ cou­rir chas­seur ᴘʀᴇꜱ
    « Dans l’île, le chas­seur court (le long du che­min) vers la forêt. »

Dérivation

  • mie­kh­lang /mìèkʰlaŋ/, n
    point d’in­té­rêt ; attraction
  • miek­khu /mìèkʰkʰù/, n
    coup d’œil

taphé /tàpʰé/ [tàˈpʰé], n

  1. ligne
  2. vec­teur
  3. che­min
  4. route

La par­ti­cule ins­tru­men­tale li après un nom de che­min tra­duit « le long de, en sui­vant ». L’o­ri­gine est expri­mée comme une pos­ses­sion du che­min, et la des­ti­na­tion est mar­quée par la par­ti­cule loca­tive na. Ain­si, contrai­re­ment à ce qui se passe dans notre langue, un che­min est asso­cié d’a­bord à son ori­gine, pas à sa destination.

En v2.1, le mot était taphe (pas de ton), tout sim­ple­ment les lettres de l’an­glais path réar­ran­gées plus un -e eupho­nique ; et il ne signi­fiait que « che­min, route » sans com­pli­ca­tions sémantiques.

Exemple

  • Sa taphé li zór­tho­ba na énas thié­nas na.
    ville che­min ɪɴꜱᴛ forêt ʟᴏᴄ cou­rir chas­seur ᴘʀᴇꜱ
    « Le chas­seur court (le long du che­min qui va) de la ville à la forêt. »

Dérivation

  • taphé­ba /tàpʰébà/, n
    accès (à une ville) ; réseau routier
  • taphé­diyáa /tàpʰédìjáà/, n
    place (urba­nisme) ; forum
  • taphéel /tàpʰéel/, n
    embran­che­ment
  • tas­ta­phé /tàstàpʰé/, n
    des­sin, esquisse
  • léta­phé /létàpʰé/, adj
    fili­forme ; lon­gi­line ; unidimensionnel
    • léta­phépód /létàpʰépód/, n
      dimen­sion ; longueur
  • zeé­ta­phé /zèétàphé/, v
    ali­gner
    • epseé­ta­phê /èpsèétàpʰé ̀/, n
      géo­mètre
      • esp­seé­ta­phé­pod /èpsèétàpʰépòd ́/, n
        géo­mé­trie

khe­so /kʰèsò/ [kʰèˈsò], adj

  1. à l’air libre
  2. nu, dénu­dé

Comme le sens de base est « qui est en contact direct avec l’air libre », on peut dire d’une par­tie du corps qu’elle est khe­so ; mais pas d’une per­sonne entière.

Exemple

  • Dua khe­so lí na ul aat raa.
    1 expo­sé dos ʟᴏᴄ vent res­pi­ra­tion ᴘꜱ
    « Il y avait du vent sur mon dos nu. »

Dérivation

  • khe­soó­khe /kʰèsòókʰe/, v
    expo­ser ; battre (céréale)
    • khe­soó­kh­ri /kʰakʰèsòókʰri/
      fléau
    • khel­khe­soó­khe /kʰèlkʰèsòókʰe/, v
      rebattre
  • khe­so­kiat /kʰèsòkìàt/, adj (khe­so + kiat « main, bras »)
    hon­nête, expli­cite, franc
    • khe­so­kiatpód /kʰèsòkìàtpód/, n
      hon­nê­te­té, franchise
  • khe­soór /kʰèsòór/, n (khe­so + (bu)eér « sang ; métal ; mine­rai »)
    plaie ; mine à ciel ouvert
  • khes­sep /kʰèssèp/, n (khe­so + sep « graine »)
    céréale bat­tue, grain
  • khe­soyû /kʰèsòíù/, n (khe­so + « pois­son »)
    pois­son qui s’é­touffe ; per­sonne inadap­tée, mal à l’aise

yaas /jaas/ [jàːs]

part.v

  1. (véri­té générale)
  2. (assu­rance)
  3. (assen­ti­ment)

intj.

  1. c’est évident, bien sûr
  2. oui

Le mot du jour a un pre­mier emploi comme par­ti­cule pré­ver­bale, dans les phrases énon­çant un fait connu de tout le monde, ou bien un fait que l’on doit confir­mer à l’in­ter­lo­cu­teur, ou encore pour signi­fier son accord avec ce qui vient d’être dit.

En tant qu’in­ter­jec­tion, il per­met de confir­mer ce qui vient d’être dit, ain­si en réponse à une ques­tion fer­mée ne por­tant pas sur le verbe, comme « est-ce toi qui a frap­pé mon ami ? », ou une ques­tion qui fait suite à un ordre anté­rieur, comme « As-tu bien nour­ri les ani­maux (comme je te l’a­vais demandé) ? ».

Étymologie

Il s’a­git d’une contrac­tion de yaa yos (ɪᴍᴘ voir) « voyez ! », qui d’ad­verbe dans le sens de « cer­tai­ne­ment » a fini par se rap­pro­cher du com­plexe verbal.

En v2.1, la par­ti­cule de véri­té géné­rale était zuil, qui n’a­vait pas la même ver­sa­ti­li­té d’emploi, non plus qu’une étymologie.

Exemple

  • Yóri yaas túz.
    chaud certes feu
    « Le feu est chaud. »

suizî /sùízì/ [sʷìˈzî], n

  1. ombre
  2. taie
  3. céci­té

Cette entrée donne un petit indice du fonc­tion­ne­ment des tons. Lors­qu’une des voyelles /i u/ devient consonne devant une autre voyelle, le tonème qu’elle porte est dépla­cé vers la droite ; s’il entre en conflit avec un ton dis­si­mi­laire, celui-ci à son tour se déplace vers la droite et ain­si de suite jus­qu’à la fin du mot, où la voyelle por­te­ra les deux en un contour (bas+haut devient tom­bant, haut+bas devient mon­tant)… sauf si la syl­labe est fer­mée par une consonne obs­truente.

Ce contour dis­pa­raît lorsque le mot est sui­vi par un cli­tique, car ce der­nier récu­père le tonème sur­nu­mé­raire : suizí na [sʷìˈzínà] « dans l’ombre ».

La roma­ni­sa­tion pré­sente les tons tels qu’ils sont pro­non­cés, pas la forme sous-jacente.

Exemple

  • Suizí na sẹ yos sẹ.
    ombre ʟᴏᴄ per­sonne voir rien
    « Sous l’ombre on ne voit rien. »

Dérivation

  • sug­zuizî /sùgzùízì/, n
    temps cou­vert
  • suizí­pod /sùízìpód/, n
    ténèbres ; abysse
  • suizí­lang /sùízìlaŋ/, n
    aveugle