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tata /ˈtata/ n : forme hypo­co­ris­tique de X

La forme de ce sché­ma appli­cable aux noms ne se laisse pas défi­nir en une seule ligne. Il s’a­git d’une sim­pli­fi­ca­tion de la pro­non­cia­tion sui­vie d’une rédu­pli­ca­tion totale ou par­tielle du mot obtenu.

  • Dans les groupes de consonnes, les moins sonores dis­pa­raissent en prio­ri­té. Par exemple, /ks/ devient /s/ et /sm/ devient /m/
  • Presque toutes les consonnes gémi­nées sont simplifiées
  • Les voyelles et diph­tongues longues raccourcissent
  • Une voyelle ini­tiale est élidée
  • Si la rédu­pli­ca­tion met des consonnes en contact, l’une d’entre elle disparaît

Ces mots sont employés en prio­ri­té par et avec les très jeunes enfants, et ne changent pas vrai­ment le sens du mot de départ, seule­ment son contexte. Mais quelques-uns d’entre eux ont été lexicalisés.

Mots dérivés

Seuls les mots ayant un sens sup­plé­men­taire sont indi­qués ici.

  • dami­sa­mis // n.I (dam­pis « poil »)
    bar­bi­chette
  • kili­si­lis /ˈkilisilis/ n.I (kilips « pois­son »)
    petites figu­rines d’ar­gile en forme de poisson
  • lolon /loˈlon/ n.I (ilon « queue »)
    zizi, petit pénis
  • soi­soi /ˈsoi̯soi̯/ n.I (ipsoi « eau »)
    eau fraîche ; giclée d’eau
  • soṅaiṅai /soˈŋai̯ŋai̯/ n.E (tsōṅ­kai « ours »)
    nou­nours ; our­son ; ours adulte (dans un contexte de taboui­sa­tion, par exemple pen­dant la chasse)

takvā /ˈtakʋaː/ n : « X et compagnie »

La forme de ce suf­fixe est une consonne v sui­vie par une copie de la voyelle qui pré­cède ; si la voyelle est brève, la copie est longue, et vice-versa.

Les noms ain­si for­més sont des col­lec­tifs ayant un sens contin­gent à celui du nom de départ. Par exemple, ils peuvent dési­gner les outils employés par un pro­fes­sion­nel, l’ac­com­pa­gne­ment d’un plat, la famille d’une per­sonne, la popu­la­tion d’un village.

Mots dérivés

  • appivī /ˈapːiʋiː/ n.A (appi « miel »)
    miel non tami­sé (conte­nant des bouts de cire et des larves d’abeille)
  • ikānōn­vo /iˈkaːnoːnʋo/ n.I (ikānōn « hiver »)
    mala­dies hiver­nales ; famine

zotak- /ˈzotak/ v.tr « se faire X par »

Le pré­fixe zo- (zob- devant voyelle ou /h/, zod- devant /j/, et zōt- devant /f/ qu’il rem­place) est l’un des pré­fixes fac­ti­tifs de la langue han­nes­tiks, déri­vant des verbes tran­si­tifs sur des bases intransitives.

Sur une base déjà tran­si­tive, le nombre d’ar­gu­ments ne change pas : l’ex-sujet tran­si­tif agit sur le sujet factitif.

  • G’ā­zokēp­tan assa­li.
    1SG=A.PL-devenir_proie-DIR abeille(A)
    Je mour­rai du fait des abeilles (je fais en sorte que les abeilles me tuent).

L’agent du fac­ti­tif n’est pas, ou rare­ment, volon­taire. Quand il n’y a pas d’ob­jet, le verbe est tra­dui­sible par un adjectif.

  • Zōtełan iga.
    séduire-DIR 1SG
    Je suis (natu­rel­le­ment) séduisant.

Mots dérivés

  • zokēpt- /zoˈkɛːpt/ v.tr (kēpt- « tuer »)
    mou­rir à cause de
  • zopās- /zoˈpaːs/ v.tr (pās- « voir »)
    se faire remar­quer par
  • zosām- /zoˈsaːm/ v.tr (sām- « mou­rir »)
    être mor­tel pour
  • zōteł- /ˈzoːtɛʟ/ v.tr (feł- « vou­loir »)
    faire envie à ; séduire involontairement

takek­nos /taˈkɛknos/ n.I : « objet de X »

Le suf­fixe -eknos sur un verbe forme un nom de genre I décri­vant le résul­tat de l’ac­tion ou l’ac­tion elle-même du point de vue du patient.

Mots dérivés

  • fełek­nos /fɛˈʟɛknos/ n.I (feł- « vou­loir »)
    (objet de) désir, chose vou­lue ; mar­chan­dise du point de vue de l’acheteur
  • kēp­tek­nos /ˈkɛːptɛknos/ n.I (kēpt- « tuer »)
    cadavre(s) mort(s) de mort vio­lente ; victime(s) sacrificielle(s)
  • koi­dek­nos /ˈkoi̯dɛknos/ n.I (koid- « don­ner »)
    don
  • łaip­sek­nos /ˈʟai̯psɛknos/ n.I (łaips- « goû­ter »)
    goût
  • pāsek­nos /ˈpaːsɛknos/ n.I (pās- « voir »)
    vision

dēta­kau /ˈdɛːtakau̯/ n : « qui est avec X »

lon­ta­kau /ˈlontakau̯/ n : « qui est der­rière X »

māi­ta­kau /ˈmaːi̯takau̯/ n : « qui est pour X »

osta­kau /ˈostakau̯/ n : « qui est devant X »

Ce sché­ma se com­pose d’un suf­fixe -au sur un nom pré­fixé d’une pré­po­si­tion (mono­syl­la­bique uni­que­ment) ; il s’a­git d’une locu­tion pré­po­si­tion­nelle lexi­ca­li­sée, en quelque sorte, déno­tant un objet concret. Le genre est assi­gné régu­liè­re­ment selon le sens du mot obtenu.

Pla­cés en appo­si­tion après un autre nom avec un pro­nom rela­tif, ces déri­vés peuvent être quel­que­fois tra­duits comme des adjectifs.

  • D’idīan dēu­sau ī māik­valēu.
    1PL=I‑a­voir-DIR bonnet(I) I.REL excédent(A)
    « Nous avons plus de bon­nets qu’il n’en faut. »

Mots dérivés

Avec dē-

  • dēu­sau /ˈdeːu̯sau̯/ n.I (ōs « tête »)
    bon­net, chapeau

Avec lon-

  • lontsōṅ­kaiau /ˈlontsoːŋkai̯au̯/ n.I (tsōṅ­kai « ours »)
    bou­chon fécal de l’ours, expul­sé après le som­meil hiver­nal et lui col­lant aux poils

Avec māi-

  • māik­valēu /ˈmaːi̯kʋaleːu̯/ n.A (kvalē « étour­neau »)
    semailles tom­bées en-dehors du champ ; excédent

Avec os-

  • ospa­diau /ˈospadiau̯/ n.I (padi « feu »)
    petite bûche où l’on s’as­soit devant un feu